Services des transports maritimes de Mayotte : au-delà de la grève, un modèle à bout de souffle

Alors que la menace d’une grève illimitée à partir du 12 août plane sur les transports maritimes de Mayotte, le conflit entre le Département et les agents du STM ne fait que mettre en lumière un malaise plus profond : celui d’un système à bout de souffle, prisonnier d’un modèle de gestion obsolète, d’une dépendance financière chronique et d’une organisation structurelle inadaptée aux enjeux actuels.

Avec plus de six millions de passagers transportés chaque année, le Service des Transports Maritimes (STM) est l’un des piliers de la mobilité à Mayotte. Il est même, selon les données de la chambre régionale des comptes, le service de transport maritime le plus fréquenté de France. Pourtant, cette importance ne se traduit ni en stabilité financière, ni en performance organisationnelle.

Chaque année, le Département comble les déficits d’exploitation du STM à hauteur de 14 millions d’euros, soit trois fois les recettes réelles issues de la billetterie et autres activités (4,5 millions d’euros). Un déséquilibre alarmant pour un service censé incarner la colonne vertébrale du territoire en matière de mobilité.

Une billetterie opaque, au cœur des dérives

Parmi les faiblesses structurelles, la gestion de la billetterie constitue un angle mort historique. Le Département lui-même le reconnaît : la comptabilisation des usagers et des recettes est approximative, parfois même entachée de suspicion. Un ancien directeur du STM a saisi le parquet au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, évoquant des soupçons de fraude.

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