Malika Djoumoi, 27 ans, créatrice du podcast En Sah, s’est lancée après le cyclone Chido pour aborder les réalités de Mayotte. Entre son parcours professionnel et son héritage familial, elle propose un espace de discussion libre où elle questionne sans filtre ce qui façonne la société mahoraise.
« Questionner ; comprendre ; discuter sans filtre » sont les maîtres-mots de Malika Djoumoi, créatrice de contenu. Maquillage léger, monture de lunettes en forme d’octogone. Âgée de vingt-sept ans. Depuis ce début d’année, la jeune Mamoudzoize enchaîne les émissions de podcast sur les plateformes d’écoute.
Inspirer la jeunesse
Sa série de podcasts naît après le cyclone Chido afin d’inspirer la jeunesse. Les quatre premiers épisodes s’attachent à développer l’esprit critique et la construction d’une meilleure conscience chez les Mahorais. « Je cherchais un podcast qui tendait à aider les jeunes Mahorais. C’est à mon sens ceux qui allaient le plus subir les conséquences du cyclone », raconte-t-elle.
Elle avait d’abord pensé à exercer dans l’aide aux devoirs, mais elle est aujourd’hui salariée chez Mayco, après un passage au sein du cabinet d’audit du groupe Big Four au Luxembourg. Élève modèle, elle admet avoir d’abord pensé à l’aide aux devoirs pour s’adresser à la jeunesse, mais préfère le cadre informel de ses podcasts.
Revenue à Mayotte, elle a d’abord eu sa mère comme modèle d’inspiration. Employée au sein des services culturels de la ville de Mamoudzou. Par ailleurs, peintre depuis le Covid, une passion retrouvée après une interruption depuis son époque lycéenne. « Elle nous poussait dans nos individualités, malgré une apparence de femme traditionnelle », affirme-t-elle. Curieuse de nature, c’est dans sa famille qu’elle a appris à s’adresser de manière franche et directe.
Déconstruire les a priori
« On a tout à gagner à sortir des conditionnements », raconte la jeune femme. Consciente d’être issue de la population majoritaire dans la société mahoraise, elle souhaite impulser une nouvelle conscience aux jeunes Mahorais : « On est la majorité, les instances de décisions se concentrent sur une ou deux générations, alors que tout le monde a le pouvoir décisionnel. »
La diplômée en comptabilité souhaite encore davantage d’engagement de la part de sa génération : « Il faut qu’on prenne des décisions maintenant. Nous faisons des choix tous les jours. »
Le podcast En Sah est à suivre sur toutes les plateformes légales.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.