Le corps d’une femme de 19 ans retrouvé sur la plage de Mliha Chanfi

La mort tragique d’Armella, une jeune Malgache de 19 ans retrouvée sans vie sur la plage de Mliha Chanfi dans la nuit de samedi à dimanche, met en lumière la réalité souvent invisible d’une jeunesse migrante à la recherche d’une vie meilleure à Mayotte — une vie trop souvent marquée par l’insécurité, la peur et le rejet.

Installée à Mayotte depuis à peine un mois, Armella avait quitté Madagascar avec l’espoir d’un avenir plus stable, comme tant d’autres jeunes femmes malgaches. Elle logeait à Hamjago et vivait en colocation avec d’autres jeunes migrantes. Selon ses proches, elle rêvait d’indépendance, de travail, de liberté. Elle n’a trouvé que l’exil, la précarité… et la mort.

Ce drame ne se résume pas à une disparition tragique. Il réveille une blessure collective chez les jeunes femmes migrantes, souvent livrées à elles-mêmes. Boss, le gérant du bar situé sur la plage de Mliha Chanfi se rappelle avoir vu Armella arriver accompagnée de ses amies. “Elles venaient souvent passer du temps sur la plage”, déclare-t-il. Ce qui aurait dû être un moment d’insouciance et de partage s’est transformé en cauchemar.

Un quotidien de peur et de rejet

Les circonstances exactes de la mort d’Armella restent inconnues. Mais pour ses amies, la peur est désormais permanente. « On se sent en danger, parce qu’on nous traite n’importe comment à Mayotte, on nous traite comme des prostituées parce qu’on est Malgaches », confie une connaissance d’Armélla. Leurs propos traduisent une réalité vécue par beaucoup de jeunes migrantes, confrontées au racisme, à l’isolement, et à la violence — qu’elle soit verbale, administrative, ou, parfois, physique.

Mayotte, département français depuis le 31 mars 2011, est devenu un point de passage crucial pour les populations des Comores, de Madagascar et des pays de grands lacs. Mais cette terre d’espoir se transforme souvent en un territoire de survie. Faute de statut légal, d’accompagnement ou de réseaux de soutien, les jeunes femmes comme Armella deviennent vulnérables : précarité de l’hébergement, exploitation, invisibilité face aux institutions.

Un appel à la solidarité et à la justice

Sur les réseaux sociaux, la mort d’Armella suscite une vague d’émotion. Des messages dénoncent le sort réservé aux jeunes Malgaches à Mayotte et réclament justice. Une cagnotte a été lancée pour financer le rapatriement de son corps et ses funérailles à Madagascar. L’enquête a été confiée à la brigade de recherche de Mamoudzou pour déterminer les circonstances exactes de sinistre.

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