Une étude récente sur la convergence sociale et économique à Mayotte fait beaucoup parler sur le territoire. Président de l’ordre des experts- comptables à Mayotte, Djoumoi Ramia, est favorable à la convergence sociale et simulations à l’appui, il estime que tout est possible dans une durée de 12 ans, sous réserve d’éviter, à tout prix, une l’inflation sur le territoire.
FIash Infos : Pourriez-vous nous expliquer en détail ce qu’est cette loi LODEOM dont il est actuellement question sur le territoire ?
Djoumoi Ramia : La loi qu’on appelle LODEOM, c’est la loi d’orientation pour le développement des économies d’Outre-mer qui existe depuis 2009, elle est destinée à favoriser justement le développement des pays ultramarins et repose sur deux volets, fiscal et social. Elle comporte une particularité dans sa partie sociale, elle permet d’obtenir des exonérations sociales très très importantes qui soulagent les économies ultramarines et accompagnent leurs développements. Le seul petit problème, c’est que Mayotte s’est elle-même mise de côté, n’a pas fait ce qu’il fallait pour tirer profit de ce système. La responsabilité incombe à tous les élus, et autres personnes qui, à un moment donné, étaient en capacité de faire avancer ce sujet, y compris moi-même, quand bien même je ne sois pas directement impliqué. En tant que professionnel, je me dis qu’en 2017/2018, si j’avais été aux manettes en tant que Président de l’ordre des experts-comptables, je me serais saisi du sujet, peut-être pas, j’en sais rien. À ce jour, nous sommes arrivés à un tel niveau de difficulté et de compréhension dans l’entrepreneuriat, sachant que nous vivons l’économie locale au quotidien à travers nos clients. J’essaie de comprendre la cause de certaines difficultés qu’on ne retrouve pas dans d’autres régions. C’est pour cette raison que j’ai pris le temps de bien pouvoir poser le sujet et de travailler pour comprendre réellement ce qui se passe et essayer d’en sortir quelque chose jusqu’à le faire porter au niveau de l’Assemblée nationale tel que c’est le cas aujourd’hui.
F.I. : Comment s’articule ce dispositif ? Et en quoi peut-il être profitable aux entreprises mahoraises ?
D.R. : De la manière dont il est fait actuellement, le dispositif permet d’éviter de payer des cotisations qui sont en ce moment de l’ordre de 30 % de charges patronales à Mayotte, voire un peu plus, contre 3 % pour nos voisins de La Réunion ou des autres territoires ultramarins. On voit bien là une distension totale surtout pour le territoire le plus pauvre de la République…
Journaliste politique & économique