Sept mois après le cyclone Chido, Mayotte organise un atelier pour mieux préparer ses habitants aux risques naturels. Le 3 juillet, le Réseau Éducation à l’Environnement et au Développement Durable 976 a réuni acteurs associatifs et experts à Barakani (Ouangani) dans le cadre du programme COREOM. Cyclones, séismes, inondations, submersions et glissements de terrain : autant de menaces toujours présentes.
Le 3 juillet, le Réseau Éducation à l’Environnement et au Développement Durable 976 a réuni acteurs associatifs et experts à Barakani (Ouangani) dans le cadre du programme COREOM. Cyclones, séismes, inondations, submersions et glissements de terrain : autant de menaces toujours présentes.
Ce mercredi 3 juillet, le Réseau Éducation à l’Environnement et au Développement Durable 976 (Réseau EEDD 976) a organisé, dans ses locaux de Barakani (Ouangani), un atelier consacré à l’information sur les risques naturels. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du programme COREOM, un appel à projets dédié aux organisations de la société civile. Son acronyme signifie « COopérations RÉgionales Outre-Mers ». Le programme est financé par l’Agence française de développement (AFD) et la Fondation de France, et porté au niveau national par l’ONG La Guilde. Il vise à renforcer la prévention et la gestion des risques naturels dans les territoires ultramarins.
L’atelier a réuni plusieurs acteurs associatifs locaux, notamment Mlezi Maoré, Likoli Dago et le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement. Les échanges ont porté sur les risques spécifiques au territoire mahorais : séismes, inondations, submersions marines et glissements de terrain.
Les participants ont évoqué les outils existants pour mieux comprendre ces phénomènes, ainsi que les dispositifs réglementaires destinés à mieux informer le public. Invité à prendre la parole, Matthieu Le Duff, maître de conférences à l’Université de Mayotte, a rappelé les enjeux liés à l’évolution du territoire, soumis à une exposition croissante aux aléas naturels : « La reconstruction prendra des années. Les annonces du gouvernement sont politiques, mais sur le terrain, il faut une vision de long terme. » Il a également souligné la nécessité d’intégrer les effets du changement climatique dans tous les projets de développement.
Des outils encore peu appliqués à l’échelle local
Le Document Départemental des Risques Majeurs, (DDRM) rédigé en 2010 par les services de la préfecture, recense les principaux risques affectant le territoire. Ce document doit cependant être renouvelé tous les cinq ans ce qui n’est plus le cas.
Chaque commune est censée décliner ce document au niveau local, via un Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM). Toutefois, peu de communes à Mayotte disposent aujourd’hui d’un DICRIM opérationnel. Selon les informations présentées lors de l’atelier, la commune de Dembéni serait actuellement en cours d’élaboration de son document.
Certaines intercommunalités, telles que la Communauté de Communes du Centre-Ouest ou la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte, commencent à intégrer les risques naturels dans leurs documents de planification. Des financements existent, mais leur mobilisation dépend des capacités administratives des structures locales.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.