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Édito : Ce que François Hollande peut changer à Mayotte ?

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Longtemps oubliée, abandonnée, rattachée, elle se classe à la 107ème position mondiale en termes de développement humain.

Avec près de 40% de la population vivant en situation irrégulière sur ce territoire exigu, et une densité se montant désormais à 507 hab/km (117 pour le territoire national), Mayotte souffre.

Le faible nombre de médecins par habitants ferait frémir tout citoyens français, de Corrèze ou d’ailleurs. L’état de la plupart des écoles, auxquelles la commission d’hygiène et de sécurité refuse même son avis favorable, le niveau scolaire catastrophique ferait bondir tout syndicaliste, tout citoyen, tout père ou mère de famille. Et pourtant 90.000 élèves vont reprendre le chemin des cours dans ces conditions, avec des espoirs réduits à trop peu dans l’école de la République.

Le chômage touche 30, 40, 50% de la population ?… L’essentiel de l’activité et des emplois provient des administrations de l’Etat ou locales. 22% du PIB seulement provient du secteur privé, où 90% des entreprises emploient moins de 5 salariés. Le PIB par habitant atteint 6.500 euros, soit 550 euros par mois ! Il est 5 fois moins élevé qu’en Métropole.

10 communes sur 17 et deux syndicats intercommunaux, en plus du conseil général, sont sous le coup d’un plan de redressement de leurs finances sous la houlette de la Chambre régionale des comptes.

Les habitants, les institutions, la société souffre, patiemment.

L’insalubrité de tant de logements, la menace pour la stabilité de l’île que fait peser l’immigration clandestine, qui ont été rapportés à Paris par le biais de plusieurs missions parlementaires, le terrible niveau scolaire, la faiblesse du tissu économique et de l’emploi devraient choquer. Ils devraient provoquer un engagement fort en faveur de ce petit territoire à l’histoire et aux cultures passionnantes, au lagon source de richesses potentielles importantes (tourisme, énergie, recherche scientifique, environnement, aquaculture…).

Mais les visites se suivent et Mayotte avance, lentement. Certains trouvent que cela va trop vite, que certaines valeurs se perdent, que certains principes s’estompent dans la fumée des pots d’échappement et les caisses des supermarchés. D’autres voudraient accélérer, n’en peuvent plus, quittent cette île par milliers.

La petite taille de l’île aurait du permettre d’engager un « Plan Marshall » pour la mise en place des infrastructures de base. Il manque 600 salles de classes dans le primaire pour cesser les rotations, une particularité de plus de Mayotte. Les collèges, les lycées sont dangereusement surpeuplés. Les routes étroites et les ruelles embouteillées qui traversent la capitale Mamoudzou auraient du laisser la place à une rocade par les hauteurs. Un pont pourrait faciliter les échanges avec la Petite Terre. Une piste d’atterrissage plus longue, tant promise, tant espérée, nous permettrait beaucoup de choses !

L’aménagement des fronts de mer, des plages, la formation des agents publics, à 80% de catégorie C, la valorisation des produits locaux, des richesses naturelles… Tant de pistes pour que Mayotte décolle, relève la tête et que la fierté revienne. Mais les atermoiements en période faste ont laissé la place à la crise et aux économies budgétaires forcées. La main a été passée à l’Europe, que l’on pare désormais de tous les atouts et de tous les espoirs.

Avec son environnement régional, la pratique du swahili, la découverte du pétrole et du gaz dans le canal de Mozambique, la Grande île de Madagascar (1,5 fois la France et moins de 30 millions d’habitants) à deux pas, Mayotte dispose assurément d’atouts importants. Il est temps de les concrétiser. Un coup de pouce sera bienvenu, nécessaire, pour que la France, l’Europe, la francophonie puissent rayonner dans cette région du monde en plein développement.

Le Plan Mayotte 2025 apportera-t-il le changement promis par François Hollande ?

 

Laurent Canavate

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