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Sada : Cap vers 2020

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Lutte contre l’insalubrité

C’est l’une des préoccupations majeures de la mairie de Sada. « La commune est dans un état d’insalubrité insupportable, elle croule sous les déchets », constate Anchya Bamana. Une délibération a eu lieu pour structurer un service de voierie. Le Sidevam, Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte devrait s’occuper du volet collecte. Mais pour l’instant, la mairie doit faire sans.  « Un camion a dû être acheté en urgence par la mairie pour ramasser les déchets. « Nous pallions pour le moment les défaillances du Sidevam », explique-t-elle. Du mois d’avril 2014 à aujourd’hui, 82 000 euros ont été dépensés par la commune pour la collecte des déchets. « Nous attendons aujourd’hui le soutien de l’Etat. Nous devons mettre des poubelles dans les rues, par exemple », explique la mairie. Le service de voierie a effectivement réalisé un projet d’équipement en matériel afin de répondre aux besoins des 10 195 habitants, recensés en 2012. Le projet a été chiffré à 500 000 euros. Débroussailleuse, balayeuse, tronçonneuse, meubles de ville, la mairie entend améliorer le cadre de vie de ses habitants.

L’enjeu de la scolarité

Les conditions de scolarisation des enfants représentent la deuxième grande priorité de Sada. « La réforme des rythmes scolaires doit être appliquée à Mayotte, mais elle est tout simplement inapplicable aujourd’hui », alerte Anchya Bamana, « nous devons obtenir une dérogation ».

La plupart des écoles ne possèdent effectivement aucun réfectoire en mesure de proposer une restauration aux écoliers. « Nous les élus, nous ne devons pas cautionner ce système précaire. Les 17 maires de Mayotte, les associations de parents d’élève, les syndicats, nous devons tous travailler ensemble. Les écoles de Sada sont insalubres et nous ne pouvons pas cautionner cela », ajoute-t-elle, « les écoles sont dangereuses pour les enfants et pour le personnel ». Les huit groupes scolaires de Sada ont d’ailleurs reçu un avis défavorable de la commission de sécurité et devraient fermer. « Et dans ce contexte, nous devons tout de même mettre en place la réforme scolaire ? Non, les conditions préalables ne sont pas remplies ».

Vers davantage d’action sociale et de sécurité

La maire de Sada se donne comme troisième objectif l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de précarité sociale, handicapées et âgées. À ce titre, le Centre communal d’action sociale, le CCAS, a ouvert ses portes en juin dernier. « Cet établissement autonome doit être subventionné par la commune mais aussi par les autres partenaires tels que la Caf, l’Etat et le département », prévient Anchya Bamana, « le projet vient d’être validé au conseil d’administration, il faut à présent aller chercher les subventions ». 

Le quatrième volet prioritaire de la politique communale concerne la sécurité. « L’insécurité pourrit la vie des gens. Il y a trop de cambriolages. Nous avons la responsabilité de la sécurité des administrés », assure Anchya Bamana. Trois conventions ont été conclues. La première concerne la prévention de la délinquance « appel à l’ordre », signée avec le procureur. Cette convention donne le pouvoir au maire de faire un appel à l’ordre à un jeune qui a commis une incivilité. S’il s’agit de mineurs, les parents sont convoqués. La deuxième convention est la « transaction » : elle donne le pouvoir au maire de demander à la personne qui a commis un délit de réparer financièrement les dégâts, soit de faire des travaux d’intérêts généraux. Enfin, la convention de coordination, signée avec le préfet, permet à la commune de travailler en partenariat avec la gendarmerie : policiers municipaux et gendarmerie peuvent mutualiser leurs moyens et agir ensemble.

Sada + 10

Sur le long terme, la mairie de Sada réfléchit à un schéma global, regroupant plusieurs domaines d’intervention, comme le tourisme, les eaux pluviales et l’aménagement.

Avec l’extension de la nouvelle ville, à quoi rassemblera Sada en 2030 ? « Nous avons beaucoup de travail : entre les projets de logements sociaux, la mise aux normes des établissements, l’identification des parcelles et du foncier, l’arrivée des impôts locaux, de nombreux chantiers sont à lancer », souligne-t-elle. Les finances de la commune sont pourtant au plus mal. « Nous sommes en déficit ; j’ai pris la mairie avec un million d’euros de déficit. Aujourd’hui nous en sommes à 800 000, on avance. Nous sommes sous le contrôle de la chambre régionale des comptes. Donc tout est bloqué, on ne peut pas prétendre à des prêts, que ce soit auprès de l’ADF [Agence Française de développement] ou des banques. La commune doit pourtant participer financièrement aux projets. Le contexte est difficile ».

Si le contexte financier est morose, la mairie de Sada ne cache pas ses ambitions. Femme active, Anchya Bamana est résolument engagée dans le développement de sa commune. Dans le contexte des fonds européens et du contrat plan Etat-Région, des subventions pourraient permettre de soutenir ses projets. Aux acteurs du territoire aussi de se mobiliser.

Raphaëlle Bauduin

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