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Les amendes pour non-port du masque pleuvent dans les taxis

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Sous l’impulsion de la préfecture, le service des transports terrestres de la Deal et la police municipale de Mamoudzou ont procédé à une série de contrôles des taxis pour s’assurer que le port du masque était bel et bien respecté. L’occasion de verbaliser les chauffeurs pour d’autres infractions plus classiques.

« Ah, le chauffeur, déjà, il n’a pas de masque, c’est mauvais pour lui… » Casquette visée sur la tête avec le logo de la police municipale, Abou s’approche du taxi qu’il vient de faire ranger sur le bas-côté. À l’intérieur de l’habitacle, deux autres passagers sont dans la même situation et ne portent pas le précieux sésame. « Je peux décider de faire de la prévention s’ils en ont avec eux, sinon je serai obligé de les verbaliser. » Ironie du sort, l’un d’eux présente un titre de séjour falsifié. « Un réel contrôle aurait demandé d’appeler l’officier de police judiciaire compétent. Mais ce n’est pas la priorité de la mission du jour. » Prié de sortir de la voiture, l’homme continue sa route libre comme l’air, à pieds cette fois-ci.

Car l’opération menée ce jeudi matin, sur le parking du Barfly à Mamoudzou, consiste à sanctionner les taximens et les clients qui ne respectent pas les règles en vigueur, à savoir de porter un masque. Une obligation suite à la parution le 11 mai dernier du décret n°2020-545 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19. « Le taxi est vecteur de contamination », insiste Luca Vergallo, du cabinet du préfet. « Aujourd’hui, nous avons plus de liberté [avec la fin de l’état d’urgence], mais la liberté c’est faire preuve de responsabilité. Si nous arrivons à maintenir la courbe, nous allons pouvoir relancer l’activité économique. C’est dans l’intérêt de toute le monde, c’est un geste simple. » Alors pour limiter la propagation du virus et éviter une seconde vague, une vaste campagne de prévention a d’abord été menée par les contrôleurs des transports terrestres de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) pendant un mois pour rappeler la bonne conduite à tenir. Sur cette période de sensibilisation, « 61% des 156 véhicules inspectés faisait l’objet d’un défaut de port de masque » selon Gilles Ferry, en charge du service.

« Nous ne transigeons pas sur la sécurité »

Hier donc, place aux choses sérieuses. De 9h30 à 10h30, les arrêts sur le bord de la route s’enchaînent. Jacques, en poste depuis un 1 an à la Deal, s’assure également que tous les papiers sont en règle : autorisation de mise en exploitation, assurance, contrôle technique, carte employeur… « Vous voyez le numéro d’immatriculation n’est pas le même que sur la carte. Mais la préfecture a précisé qu’une nouvelle était en cours de fabrication. Dans le cas contraire, nous aurions dû le verbaliser », souligne celui qui est dans le métier depuis 30 ans. Et à ses yeux, si certains taximens jouent avec le feu, c’est tout simplement pour des raisons économiques, « ce n’est pas une volonté manifeste ». « Leur secteur d’activité a été mis à mal par la crise. » Toutefois, ce n’est pas une excuse pour se montrer plus indulgent. « Nous avons une obligation d’exigence à l’égard des passagers. Nous ne transigeons pas sur la sécurité. » À l’image de cet automobiliste présentant des pneus lisses, « une infraction que je n’avais pas vu depuis 20 ans », se souvient Jacques, avec un sourire en coin. Verdict : le contrôleur l’invite à se mettre en conformité dans un délai de 7 jours, durant lesquels il n’a pas le droit de transporter de passagers. C’est ensuite à la Deal de l’autoriser à reprendre le volant.

10 amendes pour non-port du masque

Au bout d’une heure, Gilles Ferry dresse un bilan des premiers contrôles et les infractions relevées avec ses troupes et les agents de la police municipale de Mamoudzou, « avant de bouger 45 minutes au Nord de la ville et bass ». Sur les 17 véhicules contrôlés sur les deux sites, 10 amendes de 135 euros ont été attribuées pour non-port du masque, dont 2 seulement au niveau de la pointe Mahabou. À cela se sont ajoutées d’autres infractions, à l’instar d’un surnombre de personnes à bord d’un taxi et 4 défauts de contrôle technique. Des chiffres qui peuvent sembler dérisoires mais qui s’expliquent pour une raison simple selon Nastaoui, au service de contrôles des transports terrestres depuis 2016. « Le message [de notre présence] circule vite entre les taximens. Ceux qui n’ont rien à se reprocher passeront ici », résume-t-il, avant de conclure, d’un air résigné, « nous n’en prendrons pas beaucoup la main dans le sac ce matin ». Sous le regard malicieux d’un chauffeur à peine contrôlé, le masque sous le nez…

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