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Ils se retrouvent 23 ans après

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Avec son collègue Patrice Cujo, professeur d’Arts plastiques, Mme Serre, professeur d’Histoire-Géographie avait organisé en 1992 la participation de ses élèves des classes de première au concours national « Imaginer sa région en 2015 ». Le travail des élèves sous forme d’un rapport et d’une courte vidéo avait été primé et avait conduit les 18 élèves et leurs professeurs à la présentation du projet à Paris en janvier-février 1993. Mme Serre qui a poursuivi sa carrière en métropole dans la région de Grenoble a souhaité revenir à Mayotte en 2015 pour retrouver l’île et ses anciens élèves.

Le projet primé et le film vidéo associé ont été présentés, ainsi que des documents et des photos de la période 1991-1995. Au-delà de la présentation de ces éléments d’histoire du Lycée, des échanges entre les anciens élèves, Mme Serre et les invités ont eu lieu sur le thème de l’évolution de Mayotte depuis vingt ans et le devenir de l’île. Les débats ont été animés par Denis Herrmann, journaliste aux Nouvelles de Mayotte. « Je suis très contente d’être là aujourd’hui. J’ai beaucoup aimé mon enseignement à Mayotte, c’était vraiment sympa. Ça me fait beaucoup plaisir de recevoir mes anciens élèves aujourd’hui. L’île a beaucoup changé, de nombreuses choses ne sont plus là comme les bangas en terre des jeunes, mais c’est normal, car Mayotte se développe », confie Mme Serre Marie.

Se retrouver 20 ans après, qui l’eût cru !

Après avoir quitté Mayotte en 1995, Mme Serre, suivi de son compagnon, revient dans l’île 20 ans après. Un retour à Mayotte rendu possible grâce à un avis de recherche pour retrouver cette classe au projet si réaliste qui avait été publié aux Nouvelles de Mayotte le 2 juin 2014. Elle n’avait pas remis les pieds à Mayotte depuis de nombreuses années, et dans la salle polyvalente du lycée Younoussa Bamana elle n’a pas perdu ses habitudes. Elle commence par faire l’appel et ce sont 5 anciens élèves qui ont répondu présents. Ce ne sont donc plus des élèves, mais des hommes et des femmes, pères et mères de familles qui s’avancent vers elle. Ils s’approchent alors du mur où étaient exposées les photos souvenirs de la classe entière. Tout sourire de se revoir à leur jeune âge. « Vous n’avez pas du tout changé Madame », lance avec éclat de rire un de ces anciens élèves.

Les retrouvailles commencent par la projection et la présentation du projet sous l’œil et l’écoute attentifs des jeunes lycéens des classes de seconde, première et terminale. Mais avant tout, Mme Serre a voulu faire savoir que la participation de Mayotte au concours n’était pas très espérée et que c’était un coup de chance. « En 1992, Mayotte n’était pas département, mais seulement collectivité territoriale et ne pouvait donc pas participer au concours. Nous avions eu une discussion avec les organisateurs du concours, on leur a expliqué que nous avions déjà commencé à préparer ce concours et en ayant vu notre débordement d’énergie, ils ont finalement accepté qu’on puisse concourir », explique-t-elle.

Au cours de la projection, une vidéo présentant Mayotte en 1992 dans laquelle on pouvait apercevoir la vie au village (des bangas en terre, danse traditionnelle), la pêche et l’agriculture (pêche traditionnelle avec les bouenis), le tourisme, etc. Le jeune public a beaucoup été amusé de voir les différentes structures existantes à cette époque et qui sont toujours là aujourd’hui. « Je suis très impressionné par ces anciens élèves qui malgré les difficultés de l’époque ont pu se débrouiller dans la vie et trouver un métier. Je trouve qu’ils ont une bonne imagination, qu’ils sont courageux et je leur félicite », exprime Attoumani Aida, élève en seconde au lycée Younoussa Bamana.

Le voyage à Paris

C’est le tour des anciens élèves de se présenter, de présenter leur parcours et bien sûr raconter des anecdotes pour leur premier voyage en métropole. Devenus aujourd’hui conseiller départemental, instituteur ou encore fonctionnaire, ce premier voyage reste pour eux un très grand souvenir. « C’était la première fois qu’on quitté Mayotte donc ce fut un moment très impressionnant. On avu la Tour Eiffel, les Champs Élysées, la Défense, Versailles, Disney land, le Louvre, etc. On était habitué des bangas, et là-bas tout était différent… les rues, les immeubles, même les magasins », raconte Combo devenu enseignant. Ce qu’ils ont le plus retenu c’est d’être arrivé à Paris en tee-shirt en pleine période d’hiver. À cet instant de retrouvailles, d’émotion, de souvenir et de partage, Combo n’a pas retenu ses larmes de joies et de bonheur.

Mayotte 2015 : retour vers le futur

Ce travail sur leur vision de l’avenir de l’île au lagon 2015 était étrangement prémonitoire, puisque leur analyse de l’époque colle aux réalités d’aujourd’hui. Ils ont vu juste pour l’essentiel. Pour eux, la départementalisation ne fait aucun doute et l’islam doit évoluer pour intégrer les lois de la République. L’habitat va se développer avec l’eau et l’électricité pour tous, et la formation de la population sera une grande préoccupation pour disposer de cadres mahorais. « Au niveau de la démographie, on est vraiment très loin des prévisions. Dans notre rapport on indiquait que Mayotte ne devait pas dépasser les 150 000 habitants et là on est dans les 220 000, il y a une très grande différence », indique un des anciens.

Tout ému par l’initiative de son professeur de s’être déplacé depuis la France pour leur projet après 23 ans, Issoufali Abdoul Karim, âgé de 40 ans et fonctionnaire, se dit surpris par l’évolution sociale négative de l’île qui se traduit par l’incivilité et la violence d’une partie de la population.

L’évènement s’est déroulé en présence du vice-recteur qui a profité de cet instant pour annoncer la mise en place de classe préparatoire aux concours scientifique l’année prochaine au lycée Younoussa Bamana, ainsi que la mise en place du concours des écoles à Mayotte en 2017. « Donnez-vous les moyens de faire ce que vous voulez vraiment faire », a dit en direction des élèves Nathalie Constantine, vice-recteur de Mayotte.

 

Oirdi Anli et Ahamada Zoulaykhah

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