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Édito : Mayotte dans 20 ans…

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 Une université spécialisée dans l’éducation, les langues et histoires régionales, la biologie marine, avec des chercheurs installés sur place. Certains dépendent directement de la Maison de la mer, un grand centre de recherches monté avec l’Ifremer, qui abrite aussi, en allant vers Hajangoua, le Musée de la mer et du lagon, où trônent le dugong et le cœlacanthe, et des aquariums où les enfants et les touristes découvrent les richesses de notre lagon, classé au Patrimoine mondial de l’Humanité depuis 10 ans déjà. Un évènement qui a changé le regard du monde sur cette belle île que beaucoup rêvent de visiter un jour.

Un musée de la civilisation swahilie, pendant du Palais des Merveilles de Zanzibar, où à travers des objets, des films, des reconstitutions, chacun découvre un pan de l’histoire de l’Humanité. Un musée des cultures et traditions populaires, un musée de l’histoire de Mayotte adjacent, entre l’ancienne poste et la Résidence de Petite Terre, reçoivent des milliers de visiteurs, scolaires et touristes mélangés. Les paquebots accostent par dizaines chaque année, arrivant des Seychelles et repartant vers Madagascar, le Mozambique ou Zanzibar, avec des croisiéristes ravis de repartir avec de la vanille bio et de l’essence d’ylang, dont la réputation a franchi les frontières, après quelques décennies de quasi abandon.

Les milliers de tonnes de poissons de l’aquaculture mahoraise, avec son label bio, sont servies sur les grandes tables de l’Europe, chaque jour, et les perles naturelles du lagon, roses ou bleues, ornent les colliers des quartiers chics de la planète.

Un pont entre la Petite et la Grande Terre permet de rejoindre facilement l’aéroport international, avec sa piste longue, d’où décollent les avions pour Paris, Bruxelles, Johannesburg, Dubaï, mais aussi toutes les îles et grandes villes de la région. Les touristes vont et viennent, mais aussi les entrepreneurs, les commerçants, qui développent leurs affaires dans la région. Depuis que du pétrole a été découvert dans tout le Canal du Mozambique, Mayotte rayonne et devient un point de ralliement très apprécié pour sa sécurité et sa qualité de vie.

Le front de mer de Mamoudzou et sa marina avec ses centaines de bateaux font la joie des navigateurs, mais aussi de tous ceux qui s’y retrouvent tous les jours, tous les soirs pour y boire un verre de jus de fruit frais, se promener, y écouter un concert.

La pointe Mahabou est aménagée en parc public, avec ses jeux pour les enfants, ses parcours de santé, son restaurant panoramique et gastronomique qui offre, tout en haut, une vue magnifique sur Mamoudzou, la Petite Terre et quelques îlots. D’autres plages accueillent désormais aussi des hôtels, des restaurants, des bases nautiques remplies tous les week-end et même en semaine avec les scolaires, pour le bonheur de tous.

Le terre-plein de M’tsapéré, longtemps resté en friche, offre lui aussi un nouveau visage avec son grand parc des expositions, et son parc adjacent, qui accueille chaque semaine des salons, foires, concerts et autres manifestations régionales, même en saison des pluies. La belle salle de théâtre à côté permet à des troupes locales de théâtre, de danse, de se créer, de présenter leurs spectacles, de se développer et faire voyager leurs œuvres jusqu’à Avignon et New-York ! Mayotte s’exporte !

Les bus sillonnent l’île tous les quarts d’heure le jour, toutes les heures la nuit, des bus électriques, qui s’approvisionnent comme toutes les voitures de l’île, grâce aux fermes solaires et aux turbines géantes installées dans les passes du lagon. Beaucoup de responsables du monde entier viennent découvrir cette île qui fonctionne avec une énergie 100% renouvelable.

D’autres viennent s’enquérir des méthodes utilisées pour avoir su conserver un lagon aussi magnifique, de la charte pour l’approche des mammifères marins, des campagnes de sensibilisation qui ont été menées pour arrêter la culture sur brulis ou le braconnage des tortues et des techniques mises en œuvre pour « replanter » du corail après les deux épisodes d’El Nino successifs. Les constructions sous-marines commencent aussi à intéresser nos voisins et les techniques se développent ici.

Les élèves ont tous leur tablette, dans des salles climatisées, toujours grâce à cette énergie renouvelable et désormais quasi gratuite. Leurs professeurs leur apprennent le français et les maths, mais aussi l’histoire et la géographie, les sciences avec des tableaux tactiles, des écrans interactifs. Et le niveau n’a plus rien à voir avec ce que l’île a connu il y a encore vingt ans…

Des stades ont vu le jour, avec leurs terrains en gazon synthétique, avec leurs pistes d’athlétisme, avec des gradins couverts, des vestiaires évidemment et des parkings en conséquence, permettant d’accueillir une fois encore les Jeux de l’océan indien, mais surtout l’an prochain les Jeux des îles européennes. Il était temps. 20 ans après l’intégration de Mayotte dans l’Europe… Et une piscine olympique a été inaugurée l’an dernier, après les 5 piscines territoriales, faisant une fois encore la Une du journal local : Mayotte hebdo…

Dans 20 ans, en 2034, il faut espérer que les problèmes de clandestinité auront été résolus, que les bidonvilles auront disparu, tout comme l’insécurité, les logements indignes, l’urbanisme sauvage, les déchets jetés dans les rues et les collines brûlées avant chaque saison des pluies. Il faut espérer que les enfants auront des écoles en bon état, propres, et que les médecins ne fuiront pas l’île, nous laissant dans un désert médical très préjudiciable.

L’attractivité du territoire, pour ses habitants d’abord, mais aussi pour conserver ses enfants et pour attirer des compétences est un élément essentiel des prochaines années. L’éducation, la santé, la sécurité, la circulation, l’ouverture sur la région, les loisirs, le développement économique sont des éléments qui devront trouver de sérieuses améliorations. Les responsables socio-économiques, les maires, les conseillers généraux et autres élus, l’Etat, l’Europe, chacun devrait agir rapidement en ce sens, car les enfants grandissent et 20 ans passent vite…

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1082

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