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Colonel Terrien : « On ne peut pas paralyser tout le système pour obtenir 100% des demandes »

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Le conflit entre les sapeurs-pompiers et leur direction ne cesse de prendre de l’ampleur tel un feu de forêt en période de canicule. Raison principale du problème ? Le départ du colonel Fabrice Terrien, directeur du SDIS de Mayotte. Les grévistes refusent de négocier s’il reste en poste, mais la présidente du SDIS 976 n’entend pas céder à ce coup de pression.

Depuis le lundi 24 août, tous les sapeurs-pompiers de Mayotte ont débuté une grève illimitée. Leur mécontentement se concrétise en 23 revendications parmi lesquelles l’insécurité, les conditions de vie et de casernement mais surtout la gouvernance. Les soldats du feu veulent à tout prix le départ de leur directeur qui selon eux « travaille sans les Mahorais ». S’il ne part pas, ils ne négocieront pas. Revendication à laquelle la présidente du SDIS de Mayotte ne compte pas apporter de réponse positive. Le principal concerné, le colonel Fabrice Terrien, ne comprend pas cette hostilité puisqu’il estime qu’il a toujours eu de bonnes relations avec les syndicats des pompiers de l’île. Selon lui, la date fatidique serait le 10 mai dernier lorsque des individus se sont introduits dans la caserne de Kahani, ont dégradé le matériel et terrorisé les professionnels. Depuis ce jour, la colère des sapeurs-pompiers n’a cessé de croître et a fini par une grève illimitée qui mobilise 100% des agents du SDIS de Mayotte (hors cadres hauts placés). « Ils ont provoqué le bras de fer dans lequel on est aujourd’hui. Mais on ne peut pas paralyser tout le système pour obtenir 100% des demandes », déclare le colonel Terrien. Il affirme que la présidente et lui ont tout fait pour éviter d’arriver au point de non-retour dans lequel ils se trouvent en ce moment. Après le 10 mai, la direction a convoqué à deux reprises un CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). La première n’a pas lieu car les organisations syndicales ont refusé d’y siéger. La deuxième fois, les participants émettent « un avis favorable » à toutes les propositions faites par la direction. Mais quelques jours plus tard, elle reçoit un préavis de grève de la part des sapeurs-pompiers de Kahani où ils rajoutent de nouveaux éléments. « La présidente valide à nouveau tout sauf l’électrisation du portail de la caserne de Kahani et la question des effectifs car c’est la compétence de la préfecture », précise le colonel Terrien. Ce portail deviendra alors la principale source de discorde. Les sapeurs-pompiers veulent un portail électrique alors que la direction propose un portail anti-escalade qui se ferme manuellement. L’électrisation ferait tripler le prix selon le directeur du SDIS Mayotte. La direction essaye à deux reprises d’installer le portail mais les pompiers font barrage. « De mon point de vue, ils avaient déjà décidé qu’il y aurait un blocage », révèle le colonel Fabrice Terrien. Le 3 août, une grève commence à la caserne de Kahani puis se généralise dans toutes les casernes de l’île. Selon leur directeur, les grévistes « font la grève en dehors des règles de la grève. Ils procèdent à des entraves à la liberté du travail ».

Des propos diffamatoires ?

La tension entre les grévistes et leur directeur n’est pas au beau fixe et visiblement elle n’est pas prête de s’arranger. Les slogans que l’on peut lire sur les pancartes durant les manifestations sont sans appel. Le colonel Terrien est traité de dictateur, de menteur et d’harceleur. Des « propos diffamatoires », selon l’accusé. Il ne compte pas rester les bras croisés et a l’intention de porter plainte. « Ce sont des mots très forts repris par un nombre très important de personnes mais ça n’en fait pas une réalité. Quand vous voulez vous débarrasser de quelqu’un, vous finissez par construire des arguments ou des défauts inacceptables et vous les lui reprochez. Mais ça ne suffit pas de reprocher, ils doivent démontrer, porter plainte et la justice se chargera de moi. Je suis prêt à collaborer s’il le faut », déclare le colonel Fabrice Terrien. Ce dernier portera également plainte pour plusieurs dégradations du matériel, même si les grévistes affirment ne pas en être les auteurs. Malgré tout cela, le directeur du SDIS de Mayotte reconnaît les conditions de vie et de travail dans lesquelles se trouvent les sapeurs-pompiers de l’île. « C’est une réalité que les casernes sont en mauvais état, et il y a tout un tas de demandes sociales qui sont en suspens depuis longtemps. On le regrette, mais on dépense 800.000 euros pour renouveler le matériel et on va proposer de rajouter sur 5 ans quasiment 6 millions d’euros. » Un projet de rénovation et de reconstruction de la caserne de Kahani est également sur les rails. Un centre de formation sera aussi construit à côté. Mais cela suffira-t-il à calmer la colère des pompiers ? Affaire à suivre.

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