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30/10/2009 – 3 questions au professeur Lansac

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

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{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Quelle est la raison de votre venue à Mayotte ?

Pr Jacques Lansac : Je connais bien un des praticiens hospitaliers du CHM. Il voulait organiser une formation à destination des sages-femmes et m'a demandé de m'en charger. C'était il y a environ un an, depuis nous avons élaboré un programme de formation continue, à la fois pour les sages-femmes et les médecins, et le directeur du CHM M. Daniel m'a demandé de profiter de ma visite pour donner un avis sur l'organisation des soins à la maternité de Mamoudzou et dans celles du réseau : Koungou, Bandraboua, M'tzamboro, Kahani, M'ramadoudou et la future maternité de Dzoumogné.

 

MH : Comment s'est déroulée la formation, y a-t-il eu des questions particulièrement récurrentes ?

Pr Jacques Lansac : Dans toutes les régions les sages-femmes ont droit à de la formation continue. Celles qui sont ici n'en avaient, pour certaines, pas eu depuis longtemps, il est toujours bon de faire une mise à niveau. De plus, les sages-femmes de Mayotte viennent d'hôpitaux différents, cette formation permet donc d'homogénéiser les pratiques et de les adapter aux conditions locales. C'est la vraie problématique à Mayotte : adapter les recommandations de Métropoles aux possibilités locales. Les questions ont beaucoup porté sur l'utilisation du produit qui déclenche l'accouchement, sur les hémorragies et sur l'organisation du transport vers Mamoudzou. Il ne m'appartient absolument pas de prendre des décisions, mais je peux donner mon avis sur ces sujets. D'une manière générale, les sages-femmes qui sont ici sont très bien. Ce séjour est bon également pour elles, la plupart sont très jeunes et apprennent beaucoup à Mayotte, elles ont beaucoup de responsabilités, deviennent indépendantes. Je recommande le passage par cette île, c'est très formateur. Le problème est plutôt de recruter des médecins de qualité.

 

MH : Quelle est votre opinion sur l'organisation des soins en maternité ?

Pr Jacques Lansac : La Dass et l'hôpital voulaient savoir si la maternité de Mamoudzou est adaptée au nombre d'accouchements qu'elle reçoit chaque jour. Les locaux de Mamoudzou, qui sont assez récents, sont de très bonne qualité mais sont trop petits. Je vais appuyer la demande du directeur du CHM pour l'augmentation rapide du plateau technique, c'est-à-dire du nombre de salles d'accouchements, qui parait essentielle. Attention, il faut savoir que cela prendra du temps, comme tout ce qui a un coût. Pour les autres maternités, il faut surtout augmenter les capacités de transport vers Mamoudzou.

Il faut mentionner que les soins ici ont énormément évolué ces 30 dernières années. On me demande si aujourd'hui on peut accoucher en toute sécurité à Mayotte, je réponds bien sur ! Le fait de devoir transférer les césariennes, ou autres cas problématiques, de la brousse à Mamoudzou n'a rien de choquant. Dans beaucoup de département, il n'y a qu'une maternité où accoucher, dans le chef-lieu, et les gens font 100 km pour y aller. On ne peut pas mettre une équipe médicale dans chaque maternité, il faut simplement augmenter et bien organiser le transport.

Le problème à Mayotte, c'est qu'il est difficile de prévoir l'avenir : quel sera le nombre d'accouchement dans 10/15 ans ? Nous n'en avons aucune idée, et il est donc difficile de savoir comment développer la maternité, mais il est certain que le nombre d'enfant par femme finira par baisser pour se rapprocher doucement du chiffre métropolitain. A ce moment là, les gens demanderont certainement à avoir la même qualité de soins qu'en Métropole, on peut tout a fait envisager de ne faire les accouchements qu'à Mamoudzou, et la suite de couche dans les maternités de brousse. Les points à développer sont donc le transport et l'embauche de bons médecins.

 

Propos recueillis par Hélène Ferkatadji

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

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