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29/01/2010 – Vie des communes : Tsingoni

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}ls sont une quinzaine de jeunes, entre 16 et 25 ans, rassemblés devant la mairie, chaussures et casques de chantier enfilés, prêts pour une première visite sur le terrain. Il y a encore un mois, la plupart d'entre eux ne faisait pas grand-chose. Tous issus de la commune de Tsingoni, ils ont été réceptifs au message que sont venus faire passer dans les villages le chargé de mission politique de la ville de la commune, la police municipale et les formateurs du centre FEIM, au sujet d'un chantier école de 8 mois. "Au départ nous avions recruté une trentaine de jeunes, nous avons débuté le 21 décembre. Depuis, certains ont trouvé des formations ou un emploi ailleurs, le groupe est composé de 16 jeunes", explique Soula Madi.

Chargé de mission pour la politique de la ville dans la commune et porteur de ce projet pour lequel il s'est démené, Soula précise que l'objectif est "de valoriser ce qu'ils font pour les encourager et leur montrer qu'ils valent quelque chose". Les encourager, et les relancer sur le bon chemin. Déscolarisés, une partie de ces jeunes est connue de la police, l'un d'eux est suivi par le service de protection judiciaire de la jeunesse, ses jours de travail sur le chantier école remplacent des jours de prison. Trois autres arrivent de la Réunion où ils ont grandi, fauteurs de troubles et de violences au collège de Tsingoni, ils en ont été rapidement exclus.

A les voir ici, prêts et motivés à partir travailler, on a du mal à se figurer des délinquants en puissance. "On a été victimes d'une mauvaise orientation scolaire, et depuis on essaie d'avoir une formation par la Mission locale, mais elle ne fait rien pour nous", déplore un des jeunes. "Grâce à ce projet on va apprendre des choses, et même si ça ne se conclut pas par un diplôme, on pourra trouver du travail dans le bâtiment ensuite", annonce un autre. Ses camarades acquiescent, certains préfèreraient reprendre une formation avant de travailler.

 

Pour se (re)lancer dans la vie active !

 

Leur ambition est la même que celle de Soula Madi, qui prévoit d'insérer au moins un tiers du groupe dans le monde du travail à l'issue de ces huit mois, grâce au réseau mis en place par le centre de formation, qui doit faire venir des professionnels sur le chantier, afin qu'ils forment et recrutent certains des jeunes. Pour les autres, il prévoit de les aider à trouver une formation.

Pour l'instant, le groupe a reçu des cours au centre de formation FEIM à Cavani, pour consolider les savoirs de base. A partir de cette semaine, la majeure partie de leur temps se passera sur les deux chantiers, l'aménagement de la plage de Didrioni, et la réhabilitation d'un hangar désaffecté du village de Tsingoni en une poissonnerie/boucherie. Les cours continueront sur les métiers du bâtiment. Afin de limiter les déplacements, le groupe recherche un local dans la commune.

Mercredi, c'est la première visite sur la plage de Didrioni, en bas de Tsingoni, à côté du terrain du GSMA. Au programme de ce chantier, un élagage des arbres, la construction d'un muret pour stopper l'érosion et l'écoulement des boues et déchets entrainés dans le lagon par la pluie, le nettoyage et la canalisation d'une source pour en faire un point d'eau, la construction de trois farés avec barbecues et poubelles, et la délimitation de cet espace de vie par des plantations.

Première étape rapidement effectuée, le nettoyage de la zone. Durant ces huit mois de formation, les jeunes touchent un salaire versé par le conseil général, qui varie selon l'âge, avec un minimum de 90€ par mois, ajoutés à une indemnisation pour le transport. En attendant d'obtenir un véritable emploi et de se (re)lancer dans la vie active.

 

Hélène Ferkatadji

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

Le journal des jeunes

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