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28/05/2010 – Evénement : Tara Océans un mois à Mayotte

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

{xtypo_dropcap}R{/xtypo_dropcap}ecouvrant les 2/3 de notre planète, les océans produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons et sont le deuxième poumon de la Terre après les forêts. Ils abritent en effet d’immenses prairies de plancton et d’autres micro-organismes qui constituent, par leur activité photosynthétique, une immense pompe à oxygène. Le corail et le plancton calcifiant sont aussi un important puits à gaz carbonique qui absorbent plus de la moitié du CO2 rejeté dans l’atmosphère par les activités humaines. Le déclin actuel de leur population est donc une importante source d’inquiétude. Le futur de l’humanité dépend ainsi largement de la sauvegarde des océans. On estime pourtant que 98% de la biodiversité marine nous est aujourd’hui inconnue.

« Il y a entre 10 et 100 milliards de micro-organismes dans un litre d’eau de mer. On a largement sous-estimé la complexité de ce monde », nous explique Colomban de Vergas, chercheur au CNRS et coordinateur scientifique de Tara Oceans depuis son embarquement à Maurice, lors de la visite organisée jeudi matin sur le bateau avec des techniciens de la Daf. Tara Oceans est une expédition exceptionnelle qui parcourt pendant 3 ans les mers du globe, des atolls coralliens tropicaux à l’Antarctique, des isthmes moyen-orientaux au passage du nord-ouest, sous la direction d’Eric Karsenti, directeur d’unité à l’EMBL (Laboratoire européen de biologie moléculaire) d’Heidelberg.

Une telle étude globale de l’environnement marin, avec les technologies d’aujourd’hui, n’a jamais été réalisée. Le programme rassemble une équipe scientifique internationale et multidisciplinaire inédite. Plus de 12 domaines de recherche associent océanographes, biologistes, généticiens et physiciens de prestigieux laboratoires. Le personnel scientifique à bord tourne toutes les 3 semaines et l’équipage tous les 3 mois.

Une vue globale de tout l’écosystème du plancton

Grâce à une pompe péristaltique qui permet de prélever du plancton jusqu’à 150 mètres de profondeur et un système de filtration pour séparer les différents micro-organismes en fonction de leur taille, les scientifiques utilisent un séquenceur génétique dernier cri qui permet de séquencer l’ADN et l’ARN des animaux, des bactéries et des virus présents dans les échantillons.

Ils mesurent également les nitrates, les silicates et les phosphates grâce à une rosette qui permet d’effectuer différents prélèvements jusqu’à 1.500 mètres de profondeur. Dans le laboratoire embarqué, les scientifiques utilisent une flowcam, qui permet de faire des photographies du plancton jusqu’à 200 microns et un FRRF (Fast repetition rate of fluorescence) qui permet de mesurer en continu la fluorescence des algues pour avoir une indication de l’état de santé du phytoplancton.

On trouve environ un milliard de marqueurs ADN sur chaque station (étape du navire) et il y en a 400 prévues à travers la planète pour l’ensemble de la mission : le comptage des séquences permet de compter les micro-organismes. « Ca permet de tout embrasser d’un coup, comme si on arrivait dans une forêt et qu’on pouvait savoir où sont tous les arbres », explique Colomban de Vergas. « On peut dénombrer tous les micro-organismes jusqu’à saturation : c’est le début de l’écologie microbienne, qui nous permet d’avoir une vue globale de tout l’écosystème. »

Des milliers de nouvelles espèces vont ainsi être découvertes, grâce aux prélèvements envoyés au Génoscope d’Evry. « Il est très rare de pouvoir voir un écosystème dans son ensemble : celui du plancton est le plus simple car il y a peu de spéciation. Ce monde est pourtant déjà très vaste, avec des milliers d’espèces d’animaux, des dizaines de milliers d’espèces de protistes (cellules avec un noyau), des millions d’espèces de bactéries et un nombre encore plus grand de virus qui n’a pas encore été défini ».

Mercredi, le lagon de Mayotte a été la 44ème station de prélèvement, sur les 400 sites prévus à travers les océans du globe.

Renforcer les connaissances scientifiques et la conscience environnementale

Déjà connus par ses précédentes expéditions et propriétaires, le Dr Jean-Louis Etienne et Sir Peter Blake, les voyages de Tara sont aujourd’hui dédiés à la recherche scientifique relative à l’impact du réchauffement climatique. La goélette d’expédition a été acquise en 2003 par Etienne Bourgeois, directeur général de la société Agnès B. Lors de sa dernière expédition sur l’océan Arctique en 2006-2008, la goélette a dérivé sur la banquise pendant 507 jours. Les résultats scientifiques de Tara Arctic sur l’impact du réchauffement climatique sur la banquise arctique ont été présentés lors de la Conférence de Copenhague en 2009.

Grâce à l’association de la taxonomie classique et des nouveaux systèmes d’imagerie cellulaire 3D, de classement des cellules et de génomique, une banque d’archives unique sera générée. La Bio-bank sera gérée par des instituts internationaux renommés et intégrera les connaissances existantes à celles de l’expédition. Une telle source d’information permettra à l’ensemble de la communauté scientifique internationale d’enrichir substantivement son approche des modèles océaniques, comme l’évolution de la vie sur Terre. Elle constituera un point de référence et une source d’études pour des générations de chercheurs.

Tara Expéditions veut proposer aux scientifiques une plateforme exceptionnelle d’observation et d’expérimentation en explorant des régions difficiles, inaccessibles et en affrontant des conditions extrêmes, mais aussi renforcer, à travers ces aventures, la conscience environnementale et les connaissances scientifiques du public et notamment des enfants.

De la même manière que pour ses précédentes expéditions, Tara Oceans porte un important programme de sensibilisation et d’éducation. Une conférence était organisée jeudi après-midi dans l’hémicycle, en partenariat avec la Daf, le parc naturel marin et le conseil général, pour communiquer au public ce travail nécessaire aux générations futures pour protéger notre planète.

Julien Perrot

Plus d’infos sur www.taraexpeditions.org


 

L’expédition en chiffres

150.000 km à parcourir en 3 ans

60 escales dans 50 pays

Plus de 100 scientifiques directement impliqués

50 laboratoires et instituts mobilisés dans 15 pays

20 types d’expérimentations et d’analyses réalisées par jour

14 personnes à bord réunissant marins, scientifiques et journalistes

Plus de 50 partenaires, mécènes et fournisseurs

80.000 exemplaires en français et anglais du journal Tara Océans, édition semestrielle

45.000 exemplaires en français et anglais du journal Tara Junior

1.000 enfants inscrits au Club Tara Junior dans le monde.

Les caractéristiques de Tara

Chantier : SFCN à Villeneuve la Garenne

Architectes : Bouvet et Petit

Pavillon : Français (Registre international français)

Longueur : 36 mètres

Largeur: 10 mètres

Tirant d’eau : 1,50 mètre – 3,50 mètres

Poids : 120 tonnes

Matériau de la coque : Aluminium

Mâts : 2 de 27 mètres

Voilure : 400 mètres carré

Propulsion : 2 x 350 chevaux

Energie : 2 x 22 kW et 1 x 40 kW (Norme « Environmental Protection Agency »)

Dessalinisateur : 300 litres/heure

Réservoir de fuel : 40.000 litres

Réservoir d’eau : 6.000 litres

Réservoir d’eaux usées : 7.000 litres

Couchage : 14

Autonomie : 5.000 milles

Système énergie éolien de 3 kW

Moyens de communication : Eutelsat, Fleet Broad Band, Radio HF, Standard C

Météo : Station Bathos II Météo France, thermosalinomètre

Océanographie : Treuil océanographique de 3.000 m

Science : Cabine dédiée microscopie et informatique, laboratoire humide

Matériel : Compresseur de plongée et matériel pour 4 personnes, 2 semi-rigides de 30 et 40 CV

Chauffage : Chauffage central, isolation de 150 mm en polyuréthane

Traitement des ordures : 1 broyeur et 1 compacteur de déchets

Port de rattachement : Lorient

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