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27/02/2009 – Pour un meilleur dépistage du diabète des enfants

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} Mayotte, on mange trop de sucre. Le constat est inquiétant puisque selon les résultats préliminaires de l’étude en population générale de la prévalence et des caractéristiques du diabète à Mayotte réalisée entre le 24 janvier et le 14 août 2008 par la Cire Réunion-Mayotte (Cellule interrégionale d’épidémiologie, dépendant de l’Institut national de veille sanitaire), 10% de la population mahoraise âgée de 30 à 69 ans est diabétique.

Samedi dernier, le Club des familles des jeunes diabétiques a organisé une action de sensibilisation au diabète des plus jeunes. Différent de celui des adultes, il nécessite automatiquement des piqûres d’insuline, puisque les cellules du pancréas devant fabriquer l’insuline sont détruites – on parle de maladie auto-immune. Ces enfants courageux doivent vérifier 6 fois par jour leur taux de sucre dans le sang à l’aide de petits appareils munis d’aiguilles. Par ailleurs, ils doivent subir 4 injections d’insuline pour réguler ce taux.

Accompagnée de quatre enfants, Céline Boulineau, bénévole de l’association, a mesuré la glycémie de clients de la boutique SFR du rond-point El Farouk à Kawéni. “Le but de l’association est d’apprendre aux enfants à vivre avec leur maladie et à être autonomes. Ainsi, avant de faire du sport, ils doivent baisser leur dose d’insuline et manger beaucoup de sucres lents. Pour eux, il est impossible d’oublier une piqûre, sinon ils sont en danger de mort. Ils peuvent tomber immédiatement dans le coma”, explique Céline Boulineau. Mais il convient aussi de dédramatiser.

Se faire plaisir au fast-food… de temps en temps

D’ailleurs, les enfants se portent candidats pour “piquer” les personnes venues tester leur glycémie. “Ca fait mal ?”, demandent souvent les clients de SFR. “Oui”, annonce avec espièglerie une jeune fille, avant de se raviser et de rassurer les adultes qui montrent leur inquiétude en voyant toutes ces aiguilles. “Ca va, vous n’avez pas le diabète”, rassure Céline Boulineau aux clients.

“Je peux continuer à boire des sodas alors ?”, questionnent certains. “Il vaut mieux éviter, ça ne sert à rien, même si vous êtes sportifs. Ce sont des sucres rapides et ce qu’il vous faut pour le sport, ce sont des sucres lents contenus dans les pâtes et le riz”, répond la bénévole, qui est infirmière de profession.

Le Club des familles des jeunes diabétiques apprend également aux enfants à se faire plaisir, même avec des aliments qui ne sont pas recommandés. “Nous avons déjà organisé une sortie au Maore Burger. Un jour ou l’autre, ils seront confrontés aux fast-foods, surtout s’ils vont dans l’Hexagone. Ils peuvent y aller, mais doivent le faire une fois de temps en temps et toujours adapter leur dose d’insuline”, confirme Céline Boulineau. L’association propose également de nombreuses activités aux enfants, notamment des activités sportives. Les diabétiques doivent en effet faire du sport pour brûler l’énergie apportée par les sucres.

Pas de subvention du CG en 2008

“L’alimentation d’un diabétique doit être une alimentation normale, c’est-à-dire équilibrée. L’alimentation traditionnelle mahoraise est bonne et contient des brèdes, des fruits et des légumes. Aujourd’hui, ces aliments sont préférés à d’autres. Une banane au goûter, c’est mieux qu’un paquet de chips”, rappelle la bénévole. "Check ton sucre" a aussi servi à récolter des fonds pour le Club des familles des jeunes diabétiques pour financer les projets.

Outre les activités sportives (piscine, voile, équitation, football, etc.), l’association compte développer des projets de coopération régionale vers les Comores, pays où la prise en charge des enfants diabétiques n’est pas possible aujourd’hui, et un jumelage avec un club de jeunes diabétiques en Gironde. En 2008, l’association n’a pas reçu de subvention du conseil général. Cette année, SFR a donné 3000 € et a mis à disposition ses espaces de Kawéni (El Farouk et SAV), Pamandzi et place Mariage pour que l’association puisse récolter des fonds. L’opération est renouvelée ce samedi toujours aux mêmes boutiques de 9h à 12h.

 

Faïd Souhaïli

 


 

Comment reconnaître les signes avant-coureur du diabète de type 1 ?

Si le Club des familles des jeunes diabétiques entreprend son opération “Check ton sucre”, c’est aussi parce que plus le diabète est dépisté tôt, plus on a de chances de le traiter. Il y a eu, les années précédentes, des cas d’enfants morts du diabète et dont le dépistage est intervenu trop tardivement.

“Un enfant qui maigrit, qui a tout le temps soif, qui fait beaucoup pipi et qui est souvent fatigué doit être emmené chez le médecin ou au dispensaire pour faire le test”, indique Joëlle Rastami, dynamique trésorière de l’association.

Le Club des familles des jeunes diabétiques a été créé il y a 4 ans et 9 nouveaux cas ont été enregistrés au sein de l’association. Celle-ci compte 22 enfants diabétiques. “A Mayotte, on connaît une cinquantaine de cas d’enfants diabétiques. Mais si l’on se rapporte à l’estimation de 10% de la population, de nombreux cas sont méconnus”, fait remarquer avec inquiétude Joëlle Rastami.

 

Le diabète en chiffres

L’opération “Check ton sucre” qui se poursuit ce week-end a pour l’instant rapporté 113 €, ce qui permettra aux enfants d’avoir une activité sportive.

“Nous avons testé 229 personnes en 3 heures sur 4 points de vente. On en a dirigé 4 vers les médecins et une personne a été envoyée aux urgences à Dzaoudzi." A Mayotte, la Cire estime que 10% des 30-69 ans (20% pour les 60-70 ans) sont touchés par le diabète. Ce taux est de 4,9% dans l’Hexagone (pour une population des 18-74 ans, dont 20% de cas méconnus) et de 17,9% à la Réunion (chez les 30-69 ans, dont 36% de méconnus).

Plus d’un diabétique sur deux ignore qu’il est malade sur notre île. Par ailleurs, le diabète est deux fois plus fréquent chez les personnes nées à Mayotte, par rapport aux personnes nées aux Comores.

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