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26/06/2009 – Ce que j’en pense

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ertains élus se sont ainsi emparés de dossiers, les prennent à cœur et les font avancer. Ils ne les laissent pas s'endormir et espèrent ainsi répondre aux attentes de plus en plus fortes de la population. De nombreux représentants de la vie économique et sociale s'investissent dans les Etats généraux, y consacrent du temps, y partagent leurs idées. De nombreux directeurs et agents de services techniques, administratifs font de même, conscients de leurs rôles, du travail qu'ils doivent assurer en parallèle à leur salaire. Ils sont consciencieux, motivés, compétents ou prêts à faire des efforts pour apprendre et continuer à avancer.

Certains sont très mobilisés, trop ?… Ils veulent faire avancer les projets, dans le sens indiqué par les élus, mais veulent dans le même temps respecter des procédures, les règles en vigueur dans les services publics. Il ne faut surtout pas les bloquer, les indexer. Il y a un cadre règlementaire qui est indispensable à l'action publique, un souci de transparence, une obligation de résultats. Il faut les soutenir, les encourager, même s'ils en arrivent à déranger ceux qui dormaient, qui se révèlent à leurs côtés particulièrement inactifs, inutiles.

Ceux qui veulent travailler – et ils sont de plus en plus nombreux – se retrouvent aussi parfois avec un chef sur la tête qui se retrouve là sans même savoir pourquoi. Incapables de comprendre les évolutions, de s'adapter aux nouvelles règles, aux nouvelles lois, ils gèrent encore "à l'ancienne". Ils étouffent toute initiative, tout projet ambitieux, bien incapables de les conduire et trop inquiets de devoir reconnaître leur incompétence. Cette situation se retrouve dans de nombreuses mairies, dans de nombreux services du conseil général, dans de nombreux organismes parapublics financés par des fonds publics.

Face à cette situation dramatique qui aboutit à des budgets rejetés, des mises sous tutelle honteuses, des tonnes de projets gelés pour des années, quelques solutions apparaissent. Il y a la possibilité de maintenir le statu quo. Ces agents publics, ces "chefs" et autres "présidents", sont des notables nécessaires aux prochaines élections, croient certains. Ils ne peuvent s'en défaire. On laisse faire et on continue à perdre des années, au détriment de la jeunesse qui tape à la porte, des salariés qui souffrent de la cherté de la vie, des entreprises qui attendent le paiement de leurs dus. Le développement attendra. Ce qui compte c'est la réélection !

Il y a aussi la possibilité de virer pour faute grave tous ceux qui ne sont pas capables de faire le travail qui leur est demandé, pour beaucoup des agents placés là par un membre de leur famille un jour au pouvoir et qui a essaimé, comme ses successeurs. On ne peut pas en vouloir à tous ces agents devenus pléthoriques et inutiles. A l'époque on disait qu'il n'y avait rien à faire, pas de besoin, pas de moyen, et on attendait uniquement une clarification institutionnelle. Aujourd'hui les missions se précisent, s'éclaircissent. Des moyens sont disponibles. La population gronde pour des crèches, des routes, des marchés, des augmentations de salaires impossibles à débloquer dans ces conditions de restrictions budgétaires devenues inévitables.

On ne peut blâmer ces agents car ils sont là par la malhonnêteté de "chefs", qui se sont servis de leurs postes pour les embaucher, en comptant en retour sur leurs voix aux élections. Ils ont abouti à bloquer les services publics avant même qu'ils soient créés. Et aujourd'hui tout le monde veut être intégré dans un service public qui a des lettres de noblesse, un honneur à défendre, une mission à assurer pour l'ensemble de la population.

Parmi les pistes à explorer, ces agents peuvent aussi reconnaître leur situation "à l'amiable" et laisser gentiment leur place. Il peut y avoir comme pour l'éducation un système de pré-retraite qui permet de libérer quelques places pour de nouvelles recrues plus compétentes.

Il peut aussi y avoir une solution intermédiaire qui consiste à assurer pour les "anciens" une transition avec les plus jeunes. Un doublement temporaire des postes pourrait s'imaginer, les "anciens" apportant leurs expériences, leurs contacts, leur connaissance des dossiers et des gens; les plus jeunes amenant leurs connaissances pratiques, techniques, leur énergie, leur volonté de faire avancer leur service. Il revient aux élus et aux syndicats à mettre en avant leurs besoins, leurs envies, leurs limites budgétaires et les objectifs à court et moyen termes, et de voir comment ordonnancer tout cela. C'est un défi qui n'attendra pas des années pour être relevé et remporté. Il permettra ensuite de tracer sereinement la route de l'avenir.

 

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

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