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25/06/2010 – Tribune libre : Projet de la carrière de Majimbini

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}e projet est guidé par le principal mal de cette société qui veut qu'on doit toujours avoir plus, produire plus, gagner plus dans un unique but mercantile, tout cela au mépris de la population. Ce projet est amené à sérieusement compromettre le projet de la Zac de Doujani, mais aussi à saccager une des rares zones encore sauvages qui nous restent, à ruiner notre tranquillité, à engendrer de la pollution inutile, etc. Tout ceci dans un total non respect du Padd de Mayotte, des principes du développement durable et de ceux du Grenelle de l’environnement !

Écologiquement parlant, ce projet est une aberration en totale contradiction avec le Grenelle de l’environnement : pollution, destruction d’habitat animal, réduction des terres agricoles, usage à outrance du transport routier combattu par la taxe carbone, goudronnage de toujours plus de routes…

Considérant que si l’exploitation des différentes sortes de roches comme ressources naturelles pour des finalités diverses existe depuis des millénaires, l’évolution technologique fait qu’aujourd’hui les impacts dus aux exploitations de carrières n’ont plus rien à voir avec ce qu’ils étaient il y a cinquante ans… Le législateur a d'ailleurs fait évoluer le cadre juridique antérieur en promulguant la loi du 4 janvier 1993, le décret du 9 juin 1994 inscrivant les carrières dans la nomenclature des ICPE (Installation classées pour la protection de l’environnement) avec un statut particulier : dépôt de dossier en préfecture, étude d’impact, enquête publique…

Mais si cette loi institue des droits et devoirs aux carriers comme aux services de l’État, elle n’en demeure pas moins insuffisante par rapport aux riverains ou futurs riverains qui eux ne bénéficient que de droits fort limités : droits d’information et d’expression lors de l’enquête publique, incluant celui de vérifier que le projet de carrière respecte bien les textes en vigueur. A défaut, ils peuvent effectuer un recours en justice contre l’industriel…

Tout projet d'ouverture d'une carrière doit répondre à de nombreux critères dont, entre autres, celui de l'intégration et de la protection de l'environnement. Une étude d'impact doit être réalisée par le futur exploitant, qui doit prendre en considération l'avant, le pendant et l'après exploitation. Il doit tout envisager pour pouvoir proposer un projet en adéquation avec la conservation de la faune, de la flore, de la météorologie, de l'hydrogéologie. Il doit aussi prendre en considération les nuisances liées à l'exploitation telles que les vibrations, le bruit, la pollution, le trafic généré par l'activité, la poussière… Il doit prévoir des moyens de réduire, voire de supprimer ces gênes durant l'exploitation.

Néanmoins, la façon dont jusqu'à maintenant s'est déroulée la procédure rappelle cruellement une pensée de Coluche : "Dans une dictature, si tu as quelque chose à dire, le pouvoir t'empêche de parler, tandis que dans notre belle démocratie, il te laisse parler, mais refuse de t'écouter. Finalement, cela ne change rien".

D'une manière générale, les défenseurs de ce type de projet garantissent que l'exploitation d'une carrière implique une sécurisation globale du site et une diminution des coûts d'investissements en infrastructures de transport. Il est évident qu’il existe des méthodes plus simples de sécurisation d'un site : du grillage, des épineux et une pancarte suffisent et cela ne prend pas 15 ans, ne cause ni bruit, ni vibration, ni dommage écologique, n'utilise pas d'explosif et n'encombre pas l'étroit et sinueux réseau routier avec de lourds et volumineux camions, souvent en surcharge, qui roulent vite et perdent des cailloux sur la route.

Si des carrières peuvent en certains endroits être à la fois utiles et non nuisibles, cela n’est, hélas, pas le cas ici. Car la carrière envisagée à Majimbini est loin d’être banale, et ce, de par les nombreux problèmes qu’implique sa situation géographique particulière.

En effet, la commune de Mamoudzou envisage la création d'une Zone d'aménagement concerté (Zac) à Doujani, à proximité de cette même carrière. Malheureusement, si ce projet de carrière se concrétise, le projet de la Zac sera quant à lui sérieusement compromis. La valeur des terrains et maisons des riverains se réduira considérablement. Quant aux logements à louer, ils risquent fort de rester inoccupés pendant les 15 ans prévisibles d’exploitation de la carrière.

Par ailleurs, la survie du quartier de Doujani 2, face à la carrière envisagée, risque d'être également menacée. Les habitants recherchent, avant tout, le calme. L’entrepreneur peut bien affirmer que l’exploitation ne s’entendra pas ou peu, on n’a pas encore inventé d’explosif silencieux et ne provoquant pas d’onde de choc. Avec l'expérience de ce que vivent les habitants de Kangani, les habitants de Doujani ont déjà une idée de ce qui les attend quotidiennement, si l’exploitation de la carrière est autorisée.

 

Thomas

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