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25/06/2010 – Fait divers

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

Fait divers : A M'tsamboro, la saison des naufrages a commencé

 

 

{xtypo_dropcap}″N{/xtypo_dropcap}ous avons frôlé le drame." C'est en ces termes que le cadi de M'tsamboro résume les accidents qui ont eu lieu samedi et dimanche dans le lagon, à quelques kilomètres au large du village. Dimanche matin, Une barque transportant huit personnes a chaviré du côté des îlots Choisil. Ce sont les conditions météorologiques et le vent, particulièrement fort ce jour là, qui ont causé l’accident. Inconscient du danger, un groupe d'hommes a emprunté deux petites barques de pêche afin de regagner les îlots du nord, comme ils le font régulièrement en cette période de récolte des oranges.

Il est 9h30 lorsque les gendarmes sont alertés : l'une des barques a chaviré. En effet, la saison sèche dans laquelle se trouve actuellement Mayotte, se caractérise par de fortes rafales de vent et une mer régulièrement agitée à très agitée. Du côté des îlots du nord, les vagues étaient déchainées ce jour là, avec des creux de plus de 3 mètres. A leur arrivée, les secouristes trouvent les deux barques sur la côte ouest de l’île, avec des pêcheurs en train d’écoper l’une d’elle. En faisant le tour, ils découvrent les six passagers sur des rochers avec une marée montante et des déferlantes de plus de deux mètres.

 

″Des accidents du même genre surviennent chaque année, à la même période″

 

Le bateau ne pouvant pas s’approcher, une première manœuvre de sauvetage est alors entamée afin de les récupérer. Muni d’un boudin, un plongeur lance une première tentative, sans succès. Le courant est trop fort. On décide alors de procéder par hélitreuillage. Un par un, les six personnes et le plongeur sont remontés avant d’être ramenés vers le port de Longoni.

"C’était vraiment une manœuvre très périlleuse et très délicate", nous explique le capitaine Jacotin, "à ce moment là le vent était très fort avec des rafales allant jusqu’à 24 nœuds. Heureusement nous avions des personnes chevronnées." L’opération a duré toute la matinée. Ces faits sont d'autant plus étonnants lorsqu'on sait que la veille une autre barque a elle aussi chaviré sous la force des déferlantes. Six cultivateurs se trouvaient à son bord. Ils ont eux aussi réussi à regagner la terre ferme, mais selon Ben Younoussa Ali, le cadi de M'tsamboro, l'accident aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques.

″Si c'étaient des femmes qui avaient pris la barque, nous aurions sûrement eu à déplorer huit morts." En effet, même si elles ne savent pas nager, les femmes de la commune empruntent régulièrement le trajet pour aller aux champs. ″Tous les habitants de M'tsamboro ont leurs champs sur l'îlot", nous explique le cadi, "il y a beaucoup de va et vient, surtout en cette période de récolte des oranges." Des accidents du même genre surviennent chaque année, à la même période.

″Il y a eu les mêmes évènements l'année dernière. La cueillette a lieu à partir de la fin mai, jusqu'en juillet. Et cette période coïncide avec le koussi, l'hiver austral, qui se traduit par une mer agitée et des vents violents. Jusqu'à maintenant, je suis le seul à essayer de faire quelque chose pour éviter qu'un drame ne se produise.″ Pour prouver ses dires, le cadi nous montre plusieurs courriers envoyés à la préfecture et aux services maritimes les années précédentes.

Dans l'une d'elle on peut lire ceci : ″Dimanche 28 juin 2009, trois barques en provenance de l'îlot M'tsamboro ont chaviré en pleine mer… Ces accidents se multiplient et parfois il y a des pertes humaines. Mais personne ne réagit." Dans le même courrier, il préconise la mise en place d'un système de drapeau règlementant la baignade et la sortie en mer, comme cela se fait déjà en Métropole. Jusqu'alors il n'a eu aucune réaction émanant des autorités et encore moins de la mairie.

 

Quarante personnes bloquées sur l'îlot M'tsamboro

 

Mais d'autres personnes ont elles aussi été les victimes collatérales du temps. Durant tout le weekend, une quarantaine de bivouaqueurs se sont retrouvés bloqués sur l’îlot. Samedi, une trentaine d'enfants aveugles et malentendants sont partis sur l'îlot pour camper. Quelques agriculteurs se trouvaient déjà sur les lieux.

En début de soirée, un groupe de treize personnes est arrivé dans deux barques de pêcheurs. "Il y avait du vent et quelques vagues, mais ça allait quand même", raconte Georges Henrion, un des membres du groupe. Il se trouvait sur la première barque. "La deuxième barque s'est pris une grosse vague qui a coupé le moteur, puis une autre vague par l'arrière qui l'a quasiment remplie d'eau." Ironie du sort, c'est sur cette deuxième barque que se trouvaient ceux du groupe d'amis qui ne savent pas nager.

Après avoir déposé une partie des passagers sur l'îlot M'tsamboro, le conducteur de la première barque est parti secourir son camarade, une opération pour laquelle il semblait assez inexpérimenté. Dimanche matin, la mer était trop forte pour s'y risquer, mais déterminés, les pêcheurs ont réussi à emmener la moitié du groupe d'amis sur la Grande Terre, et avec eux la quasi-totalité de la nourriture restante…

"Quand la barque est revenue sur M'tsamboro, la gendarmerie lui a interdit de repartir", raconte Georges. "Vers 17 heures, les pêcheurs qui étaient restés sur l'îlot ont quand même tenté une traversée avec les trois barques sur place. Les gendarmes étaient sur le chemin, ils nous ont ordonné de faire demi-tour et n'ont pas pu nous évacuer car ils ne voulaient pas prendre la responsabilité de transporter des passagers avec les creux de 3 à 4 mètres. J'avoue que sur la mer on ne faisait pas les malins", poursuit Georges, qui précise que tous les membres de ce bivouac forcé ont été solidaires.

Les huit amis restants sur l'îlot ont pu profiter de la générosité des membres de l'ADSM, qui leur ont donné de la nourriture, le soir et surtout le lendemain matin. Tous ont pu être hébergés dans les bangas de la plage, un abri bienvenu lors de la grosse pluie qui a frappé l'île lundi matin. Face aux conditions météo, les gendarmes ont préféré attendre jusqu’à lundi matin pour procéder à leur évacuation. Trois voyages ont été nécessaires pour tous les évacuer. Il n'y a eu aucun drame à déplorer.

 

Halda Toihiridini, Hélène Ferkatadji

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