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21/11/2008 – « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir »

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

« Ahmed avait trop bu, pourtant il a choisi de prendre la route. » Un spot de 30 secondes, deux jeunes qui zigzaguent sur leur scooter, des flash-back d’un voulé où l’on voit le conducteur du scooter vidant une canette de bière, et soudain l’accident, le jeune homme étendu à côté du véhicule renversé, sa copine en pleurs sur le corps. Sous cette dernière image, on peut lire que de 2006 à 2007, le nombre d’accidents de la route causés par l’alcool est passé de 9 à 20%. S’ensuit un constat sans appel : « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir. »

Le spot ressemble en tout point à ceux que l’on peut voir régulièrement sur nos écrans de télévision : rapide, violent, un message clair. La particularité de celui-ci, c’est qu’il est écrit, tourné et réalisé par des élèves du collège de Kani-Kéli. Un spot 100% mahorais destiné aux Mahorais, qui sera diffusé en français, shimaore et kibushi sur RFO, dans le cadre de la Semaine de la prévention routière, en même temps qu’un autre clip du même genre, qui montre comment, victime d’un chauffeur ivre, une petite fille terminera sa vie en fauteuil roulant.

A l’origine de ces créations, un appel à projets lancé par la préfecture en mars dernier, pour sensibiliser les jeunes. Correspondant pour la sécurité routière au collège de Kani-Kéli, Antonio Da Silva Melendo travaille sur le projet avec sa classe de 3e7 qui propose plusieurs idées, dont des clips réalisés par les élèves avec l’objectif, en plus de la sensibilisation, de leur faire découvrir le monde de l’audiovisuel et les métiers existants. La préfecture valide leur projet et les élèves se mettent au travail, sous la houlette de M. Da Silva Melendo et Mlle Valérie Calles, pour aboutir à la rédaction de cinq scénarii.

Avec ce beau projet, ils ont tous gagné en assurance

Les enseignants se mettent à la recherche d’une société de production audiovisuelle qui se chargera de la partie technique. Le choix s’arrête sur Clap, grand spécialiste du travail avec les jeunes. Les collégiens rencontrent donc Mickaël Guez, directeur de Clap, qui les aide à retravailler les scénarii. Il est décidé que d’eux d’entre eux seront réalisés pour la Semaine de la sécurité. Si le travail est concluant, ils tourneront les trois autres.

Enseignants et collégiens ont sacrifié leurs vacances de la Toussaint au tournage des deux spots. Pendant une semaine, ils travaillent tous les jours de 7h à 17h. La voiture du collège permet à Antonio et Valérie d’aller chercher et de ramener les élèves à leur domicile. Vacances ou tournage ? Pour les élèves le choix est unanime : « tournage ! D’habitude pendant les vacances on ne fait rien, on regarde la télé toute la journée, là on a fait plein de choses, c’est nous qui avons travaillé pour la télé ! » Les jeunes sont d’ailleurs impatients de voir leurs créations diffusées sur RFO, pour faire découvrir leur travail à leurs parents, parfois étonnés et méfiants de les voir travailler pour le collège pendant les vacances.

Mardi, à la veille de la grande journée de la sécurité à M’gombani, la 3e7 découvrait ses œuvres avec la réalisatrice de Clap Gaëlle, l’occasion de voir avec elle toute la procédure de réalisation, les métiers liés à l’audiovisuel et les parcours d’études qui y amènent. L’expérience aura peut-être suscité quelques vocations. Certains ont préféré jouer, d’autres manier la caméra, ils sont en tout cas tous impatients de tourner le troisième spot demandé par la préfecture, visiblement satisfaite du résultat.

Le lendemain, la moitié de la classe présentait son travail à la MJC de M’gombani où les spots ont connu un fort succès. Très fières, quelques filles de la classe sont intervenues en direct sur RFO Radio pour expliquer leur démarche. Comme tous l’ont fait remarquer, le tournage aura eu comme premier effet de leur faire gagner en assurance.

Hélène Ferkatadji

 


 

La 3e7 de Kani-Kéli, une classe qui se bouge

Ce n’est pas la première fois que les élèves de la 3e7 du collège de Kani-Kéli font parler d’eux. Il y a un mois, ils recevaient dans leur établissement une écrivain (MH n°399), Véronique Massenot, avec qui ils ont travaillé par correspondance toute l’année précédente, un projet mis en place par leurs professeurs d’espagnol et d’histoire, Valérie Calles et Antonio Da Silva Melendo, déjà eux. « C’est une classe très dynamique », observent les deux enseignants, « et très engagée dans ses projets. Ils sont tous venus tous les jours des vacances pour le tournage. La préparation du projet s’est faite sur des après-midi où ils n’ont pas cours et ils étaient tous toujours présents. »

Avec ce tournage les élèves ont affirmé avoir gagné en assurance, pour preuve la semaine dernière, une élève a téléphoné à l’association des Naturalistes pour demander un transport afin que ses camarades et elle-même puissent se rendre à la conférence de l’historien Jean Martin à Mamoudzou. N’ayant pas la possibilité de les satisfaire, les Naturalistes ont donc importé la conférence au collège afin qu’elle profite à toute la classe. Enfin, pour ne pas rester inactifs entre deux projets, les 3e7 travaillent également à la rédaction d’un article pour le journal réalisé pour la semaine de la presse, Soma.

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