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20/10/2009 – Courrier des lecteurs

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}itséni, zone à forte potentialité agricole (Nca) située entre le village de Bouyouni et Longoni, est "à cheval" entre les communes de Bandraboua et Koungou. Ces terrains agricoles sont occupés et cultivés par les habitants d’Hamjago dans le Nord de l’île, commune de Mtzamboro, depuis plus de quarante ans.

En 1975, après le référendum confirmant le maintient de Mayotte, île Française au sein de la République, il a fallu reconstruire (Mayotte) politiquement et économiquement. Les habitants d’Hamjago se voient donc incités à poursuivre la mise en valeur (agricole) de Mitséni. Le lieudit "Mitséni" devient donc le "tobé" (hameau saisonnier) des cultivateurs d’Hamjago, tandis que Bouyouni sera celui de gens de Chiconi, Acoua et M'tsahara, et enfin Longoni celui des habitants de M'tsahara, comme il a été procédé dans d’autres communes de Mayotte.

Aujourd'hui, il n’est pas étonnant de voir des administrés de Bouéni cultiver à Mavingouni, commune de Dembéni, ou ceux de Sada à Combani, commune de Tsingoni… Par la suite, les occupants de Bouyouni et Longoni ont fait leur choix de développer leurs "tobés" et les espaces agricoles en villages et zones urbaines, quant à leurs compatriotes d’Hamjago, ils ont continué à conserver la destination agricole de leurs terrains sur Mitséni à jusqu’à ce jour.

 

Pour rappel également, ces terrains, qui aujourd’hui relèvent de l’occupation coutumière objet de ces conflits, font partie de la propriété dite "Domaine de Dzoumogné" titrée à la conservation foncière sous le numéro T.1690-Do et comme appartenant à la Collectivité départementale de Mayotte pour l’avoir rachetée auprès de la société coloniale Bambao.

En effet, en 1977 la société Bambao fait un dépôt de bilan, la Collectivité territoriale de Mayotte décide d’acheter le solde du domaine de Dzoumogné, environ 1.450 hectares, pour y créer un lotissement agricole au profit des agriculteurs des quatre communes du nord (Acoua, Bandraboua, Mtsamboro et Mtsangamouji) qui avaient un réel besoin de terres cultivables et qui avaient d’ailleurs déjà occupé le domaine.

Il est évident que cette propriété, qui ainsi destinée à une autosuffisance pour une population agricole, pourrait par exemple servir d’outil économique agricole dans le cadre d’un Schéma du développement agricole de la Collectivité départementale d’une part, et d’autre part apporter la sécurisation du foncier agricole.

Malheureusement, le schéma d’aménagement de la commune de Bandraboua a approuvé par arrêté préfectoral n°2005/648/DE du 30/12/2005, la transformation d’une partie des terrains agricoles de Mitséni en zone constructible (zone Na). Une zone dans laquelle existe une propriété privée titre 4165-DO dite Vivace, morcellement du titre 1690-DO dont l’agriculteur a bénéficié des aides de l’Etat dans le cadre d’une installation en agriculture. D’ailleurs, d’autres agriculteurs de la zone en question ont signé un contrat de 5 ans avec les services de l’Etat et perçoivent une aide pour les mesures agro-environnementales.

 

Dans ce contexte cacophonique, l’association Mitséni Tsika (Association pour la défense des intérêts agricoles et fonciers des agriculteurs d’Hamjago) a écrit au président du conseil général de Mayotte dans un courrier en date du 24/03/2009, pour demander l’annulation du projet de lotissement de Bouyouni à Mitséni, dont ici l’extrait : "Monsieur le président, depuis quelques années nous sommes scandalisés de constater que face au développement non maîtrisé du village de Bouyouni et les difficultés foncières rencontrées par le maire de la commune de Bandraboua, celui-ci s’en prend aux cultivateurs d’Hamjago à Mitséni, sous prétexte que nous ne représentons pas l’électorat de sa commune. Monsieur le président, les anciens terrains Bambao dont le titre 1690-DO et le titre 269-DO Chicoudouni-Domaine situé à Soulou, commune de Tsingoni, constituent du foncier géré par la Collectivité. Les exploitants agricoles de Tsingoni sont actuellement en phase d’être régularisés, le chantier a commencé depuis le mois de septembre 2008 à la demande du conseiller général du dit canton".

 

Le 17/07/2009, le préfet de Mayotte dans son arrêté préfectoral n°129/DE lance un début de procédure d’expropriation à l’encontre de l’agriculteur du titre T.4165-DO, en lui demandant l’autorisation d’accéder aux propriétés privées dans le cadre des études préliminaires pour la réalisation du projet de lotissement Bouyouni-Mitséni dans la commune de Bandraboua.

Le 12/08/2009, l’association Mitséni Tsika a adressé une doléance et pétition contre ce projet de lotissement à la préfecture, en expliquant sa position comme suit : "considérant que cet arrêté préfectoral ne porte attention ni à nos doléances formulées au président du conseil général, mais force est de constater un privilège d’une opération commando (présence des gendarmes de M'tzamboro dans la zone), nous ne cesserons pas de boycotter toutes études de faisabilité d’un projet de lotissement sans négociation".

Le 3/10/2009, Le maire de Bandraboua a ordonné à son groupe de "rebelles" de distribuer un tract dans la commune de M'tzamboro dont ici l’extrait : "La population de M'tzamboro joue à un jeu auquel elle est de toute façon condamnée à perdre. Elle nous a fait comprendre que maintenant c’est chacun pour soi, chez soi. Que maintenant chacun doit travailler et cultiver dans sa commune. Alors sachez que la population de la commune de Bandraboua a parfaitement compris ce message. Toutes les personnes originaires de la commune de M'tzamboro (salariée ou occupant un terrain dans la commune de Bandraboua) doivent sans délai quitter la commune, nos terres, ainsi que le Sictom et aller travailler/cultiver chez eux. Si la population de M'tzamboro veut jouer, la population de Bandraboua a déjà gagné la partie".

C’est tout en ignorant complètement que le père de monsieur le maire de Bandraboua, monsieur Ahamada M’dahoma, né le 08/02/1937 à M'tzamboro, marié à M'tzamboro, cultive à Dzoumogné où il a ses terrains !

Malheureusement le lundi 5, mardi 6 et le mercredi 7/10/2009, ce groupe de "rebelles" est passé à l’action et s’attaqua à certains administrés de la commune de M'tzamboro travaillant à Dzoumogné, Bandraboua et M'tsangaboua pour les menacer et les forcer à quitter leur travail. Mais pourquoi orchestrer toutes ces attaques ? Il semblerait que la femme de monsieur le maire de Bandraboua était la secrétaire générale de la mairie de M’tzamboro. Le maire de M’tzamboro décide d’embaucher un DGS et la secrétaire se retrouve sous l’autorité du DGS.

Elle fait donc une demande de disponibilité de 5 ans à monsieur le maire de M’tzamboro qui lui accorde sa demande. Ensuite elle laisse croire qu’elle a été licenciée par le maire de M'tzamboro. Son mari, monsieur le maire, se saisit de l’occasion pour orchestrer au sein de ses administrés un "soulèvement contre les gens de M'tzamboro". Il y a ainsi les menaces, dont le but est d’inciter ces pauvres salariés à abandonner leurs postes. Il arguera alors de l’abandon de poste comme motif pour les licencier facilement. Il est triste de voir perpétrés des actes xénophobes incitant à la haine dans un territoire de la République Française au 21ème siècle.

 

Pour mémoire, l’Etat et Mayotte ont déjà été mis sur le fait accompli à la fin d’année 2008 à l’occasion de ce que l’on appelera "l’affaire des policiers municipaux de Bandraboua" rétrogradés suite à la campagne pour la départementalisation, élections du 27/03/2009. (…)

Enfin, bien que la vocation d’un lotissement soit à caractère social, chers administrés de la commune de Bandraboua, ne vous laissez pas manipuler par un groupe de vos élus pour des intérêts personnels. Vous n’avez pas manqué de constater ces dernières années que les lotissements qui ne cessent de se créer sur le territoire de votre commune ont servi prioritairement à faciliter l’accès à la propriété pour les gens qui ont les moyens et en particulier les proches de certains élus.

C’est toute une nouvelle forme de spoliation foncière de certains élus qui pensent déjà à l’après mandat quand ils sont au pouvoir. Mitséni est une zone pas loin du port, forcément les investisseurs seraient dans une position confortable pour poser leurs bagages. A vous de juger !

 

Demou Manssour,

Secrétaire général de l’association Mitséni Tsika

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