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18/06/2010 – Ce que j’en pense …

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}C'{/xtypo_dropcap}est de cette création de richesses et d'emplois que naissent les moyens de financer l'éducation, la santé, les infrastructures. C'est avec ces moyens grandissants que les politiques peuvent mieux encore orienter leurs actions, faire des choix, avoir des ambitions. Sans moyen, c'est beaucoup plus difficile… Partant de ce constat, on peut remarquer à Mayotte le peu d'importance accordé aux entreprises, avec l'absence de nouveaux hôtels balnéaires ces dernières années, malgré les ambitions du Padd qui commencent à se faire vieilles… L'absence d'aménagements à part le réussi 2nd quai et un marché vivotant.

Les entreprises ne sont souvent bonnes qu'à récupérer de l'argent à travers les impôts, taxes, prélèvements divers, mais aussi plus illégalement à travers des appels d'offres et autres marchés publics "truqués", à placer des amis, de la famille ou tout au moins des électeurs potentiels. Elles ne sont souvent perçues que comme une vache à lait…

Mais une vache a besoin d'eau, de beaucoup d'eau pour faire du lait, ainsi que de fourrage. Il lui faut aussi un peu d'espace, une litière pour la nuit, un abri. Un tel animal a par ailleurs besoin de la visite d'un vétérinaire de temps en temps, de compléments alimentaires, de soins divers…

Voir l'entreprise comme une vache à lait, c'est très réducteur, c'est dangereux… pour la vache. Ne faire que pomper, pomper, ne fonctionne pas longtemps. Il faut entretenir, remplacer, améliorer le matériel, l'outil de production. Obtenir le lait n'est que l'aboutissement d'un long travail d'équipe, de moyens qui y sont consacrés, de compétences, d'expertises. Avec le temps s'étoffe l'expérience, les moyens d'exploitation sont modernisés, la productivité augmente, les conditions de travail sont améliorées. C'est un long travail, patient, courageux, honnête pour arriver à avoir une belle vache laitière, en bonne santé… Et ce n'est pas terminé quand elle a donné ses premiers litres. Le travail continue, quotidien, permanent. S'arrêter de nourrir ou abreuver la bête quelques jours et vous verrez le résultat en revenant sur votre exploitation…

L'entreprise de la même façon a besoin d'attention, de travail, de sérieux. Il faut, par le travail, gagner la confiance et le respect de ses clients, de ses partenaires, de ses collègues. Il ne faut jamais baisser les bras. Il faut aussi être payé pour son travail… Il faut savoir faire confiance, déléguer certaines tâches, améliorer le produit, le service. L'entreprise jouissait d'une mauvaise image en Métropole il y a quelques années. Ca commence à changer. On en est encore loin ici, c'est pourtant la base du développement.

Les entreprises créent de la richesse, grâce à des équipes, des projets communs, elles fabriquent des produits, rendent des services. Il faut savoir respecter ce travail, l'encourager, aider les entreprises à se développer et ne pas manger tout ce qui leur est pris… Il faut leur en rendre, investir dans des infrastructures pour elles et toute la population qui trouvera ainsi du travail : offrir un port efficace, dynamique; des réseaux routiers en bon état, fluides; un accès au haut débit; un aéroport permettant des vols les moins chers avec l'environnement régional et international.

Les pouvoirs publics doivent soutenir les entreprises locales par leurs commandes, leurs aides, des campagnes de communication pour soutenir les productions locales, car ce sont elles qui nourrissent la collectivité et permettent d'éduquer ses enfants, de les nourrir. Les pouvoirs publics, les administrations concernées doivent créer les conditions les plus favorables à leur développement. Les autorités doivent pouvoir compter sur des liens étroits, des relations de confiance avec ces acteurs essentiels de la vie locale. Ce sont les emplois pour les jeunes adultes d'aujourd'hui, mais aussi de demain qu'il faut préparer. Les entreprises doivent se développer pour affronter l'avenir, les évolutions.

L'entreprise n'est pas une vache à lait, c'est un acteur essentiel de toute vie locale. Elle doit être protégée, soutenue par les pouvoirs publics. Aujourd'hui nous sommes ici très loin du compte et ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon pour aujourd'hui et encore moins pour demain. Il est temps de changer d'état d'esprit et de voir les entreprises non pas comme une vache à lait qu'elles ne sont pas, mais comme un partenaire essentiel du développement du territoire, avec qui il faut absolument travailler en toute confiance.

 

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

Le journal des jeunes

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