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17/07/2009 – Passion Sport

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo Sport : Jean-Claude, tout le monde sait que vous êtes un féru de sport. Vous souvenez-vous de vos premières prestations sportives ?

Jean-Claude Novou : C’était vers 1955, avec mes grands frères. Je les regardais s’échauffer avant le match de foot et j’y participais. Mais sinon, j’allais avec eux à l’arrivée de l’avion en courant. On partait de chez nous à Mroniumbéni (entre Dzaoudzi et Labattoir près de la plage du Faré) jusqu’à Pamandzi, puis on revenait en courant. A l’époque, il n’y avait pas autant de voitures qu’aujourd’hui. Je me rappelle aussi des matches de foot qu’on allait disputer au Baobab. On prenait le boutre à 8h et on revenait l’après-midi à 15h. Le match finissait quand l’une des équipes marquait 5 buts. A chaque fois, c’était la fessée assurée en rentrant.

 

MHS : Quand avez-vous signé votre première licence ?

JCN : Quand j’étais au collège. Je faisais du cyclisme et j’ai été champion de Mayotte de 1960 à 1965, excepté en 1963. Au foot, il n’y avait pas de licence. Tout le monde savait que l’on jouait dans une équipe et si on te voyait avec une autre, on te sortait. Les licences et les feuilles de match sont venues bien plus tard.

 

MHS : Vous avez effectué une carrière de prof de sport. Comment en êtes-vous arrivé là ?

JCN : J’étais nul en maths. Mon rêve était de devenir pilote, mais aussi bien en maths, physique et biologie, je n’y arrivais pas. L’opportunité s’est présentée pour que je rentre à l’école des sports d’Antananarivo. Sur 60 inscrits au concours, il y avait 4 Comoriens et moi j’ai fini 15e pour tout Madagascar et les Comores. Ensuite, j’ai continué avec l’Ecole normale de Madagascar pour pouvoir enseigner.

 

MHS : Quel est votre plus beau souvenir sportif ?

JCN : Il y en a tellement ! Je dirais d’abord mes titres de champion cycliste de Mayotte, ainsi que le Tour de Moroni pédestre gagné avec mon grand frère Yves. Il y a aussi mon titre de champion de natation des Comores en 1968. J’ai donné la coupe aux Mohéliens, car un de leurs nageurs a failli se noyer et a été sauvé in-extremis. En tant qu’éducateur, il y a le tournoi inter-îles de football. Dans ma sélection, il y avait Bahedja (Souhaïli) et Saïd Houssène (Abdourraquib). J’avais monté le Duc (Dzaoudzi université club) et c’étaient de fins techniciens.

 

MHS : Au contraire, quelle a été votre plus grande déception sportive ?

JCN : C’était en 1963, quand j’ai perdu le titre de champion de Mayotte de cyclisme pour des foutaises. La course avait lieu en deux étapes le 13 juillet en Petite Terre (Dzaoudzi-Pamandzi en 5 aller-retour) et le 14 juillet en Grande Terre (Mamoudzou-Ongoujou-Mamoudzou). C’était une grande fête et le 13 juillet, je suis allé danser. Le matin, ma mère m’a réveillé, mais je n’ai rien pu faire.

 

MHS : Parmi toutes les enceintes sportives que vous avez visitées, laquelle vous a le plus impressionné ?

JCN : C’est le stade Mahamasina d’Antananarivo. C’était un bijou et en plus le gardien était exigeant. Ce n’est pas n’importe qui qui pouvait fouler la pelouse ou la piste d’athlétisme. J’y ai passé deux ans avec l’école des sports et j’y ai aussi découvert le gymnase, le handball et le basket-ball que j’ai ramenés à Mayotte.

 

MHS : Que pensez-vous du sport mahorais aujourd’hui ?

JCN : Il a beaucoup évolué. Mais l’administration donne beaucoup d’argent et il n’y a pas de suivi. Avant, la DJS avait droit de regard sur ce qui se faisait. Aujourd’hui, les ligues sont autonomes. On leur donne l’argent et ensuite on vient leur demander ce qu’elles en ont fait. Il manque plus de sévérité sur l’usage de cet argent. Je me demande par ailleurs pourquoi n’y a-t-il pas de sportifs de haut-niveau à Mayotte ? En 1967, il y avait de bons joueurs de foot. Aujourd’hui, ils ont les chaussures, les infrastructures, sont transportés en bus, mais aucun joueur n’a percé au niveau professionnel. Et qu’on ne me parle pas de Maoulida, il a été formé à Montpellier et Marseille. Je connais un bijou, El Habib N’daka à Kani-Kéli. Il est jeune mais que va-t-il devenir ? Ne sombrera-t-il pas dans l’alcool et ne va-t-il pas courir après les filles ?

En revanche, je suis content pour le basket car j’ai introduit la discipline à Mayotte et des joueurs mahorais sont semi-professionnels. Pour le handball, seul Bavou a réussi, il a même joué en Islande. C’est dommage que pour les autres disciplines ça ne marche pas. A Mayotte, on évoque souvent le problème des infrastructures. C’est un faux problème. Quand j’encadrais des jeunes, les infrastructures étaient absentes, mais ils étaient décidés et me faisaient confiance. C’est une question de volonté. Ils souffraient, mais voyaient les résultats après. Aujourd’hui, on manque de rigueur. Tout est éphémère, comme une étincelle.

 

MHS : Pensez-vous que le sport est considéré à sa juste valeur à Mayotte ?

JCN : Il y a toute une mentalité à changer. Je suis rédacteur sportif, ça fait 2 semaines que je ne travaille pas, alors que les auditeurs veulent savoir ce qu’il s’est passé sur les terrains de sport. Il y a quelques mois, il y a eu une grande table ronde sur le foot. Qu’est-ce qui a changé ? Certains font le maximum. Mais quand je vois qu’on fait une sélection sans prévoir de budget pour indemniser le déplacement des joueurs, il y a un problème. De même, pour les déplacements à l’extérieur, il y a 20 athlètes et 18 accompagnateurs. On ne voit ça nulle part ailleurs, c’est typiquement comorien ! Et on veut organiser les Jeux des Îles ? Ailleurs on sait qu’en 2011 il y aura les Jeux et ils se préparent. Ici, on attend le dernier moment pour le faire.

 

Propos recueillis par Faïd Souhaïli

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