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16/07/2010 – Magazine : Tournage d’un documentaire

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}“L{/xtypo_dropcap}es gens me connaissent grâce à ma carrière sportive, ils savent aussi que je suis le mari d’Adriana. Ce que l’on sait moins, c’est que je suis issu d’une famille de 18 enfants. Je suis né à Lifou, en Nouvelle-Calédonie. Je suis Kanak, fier de mes racines et de l’histoire de mon peuple.” Voilà comment Christian Karembeu commence sa présentation dans le dossier de presse “Des îles et des hommes”.

Cette série documentaire de 6 épisodes de 52 minutes va faire étape à chaque fois dans une île différente pour essayer de comprendre ce qu’elles ont en commun et de différent, mais aussi pour aller à la rencontre de ses habitants et les présenter au monde. “Mon but est de savoir comment le peuple vit dans son île, quelle est son approche par rapport à la modernité, comment les traditions se perpétuent ou pas, de discuter en profondeur pour aller à la recherche d’une authenticité et apprendre de tout ça”, souligne le Néo-Calédonien.

A son arrivée à Mayotte, l’ancien joueur du Real Madrid et du FC Nantes s’est rendu au marché de Mamoudzou pour y acheter des fruits. “Cela m’a rappelé ma jeunesse quand j’allais sur les marchés avec ma mère pour échanger des galettes contre du poisson ou d’autres produits, sauf qu’à l’époque la monnaie n’était pas présente. Ce sont de vraies rencontres”, explique-t-il avec enthousiasme. Les fruits et légumes de Mayotte lui ont aussi rappelé son “Caillou” natal. Christian Karembeu n’est pas venu seul à Mayotte. Une dizaine de personnes d’Oxala prod (qui produit “Des îles et des hommes”) a fait le déplacement également avec plus de 60 kilos de matériel.

 

Un creuset d’intégration de plusieurs civilisations

 

S’ils ont choisi Mayotte, c’est tout d’abord parce que l’île est dans l’actualité à l’approche de la départementalisation, mais surtout pour ses caractéristiques culturelles. “Mayotte est un creuset d’intégration des civilisations africaine, malgache, arabe, avec un islam tolérant, mais tend aussi à se rapprocher du modèle occidental”, argumente Olivier Archambeau, président de la Société des explorateurs français et directeur de l’UFR de géographie à l’Université Paris 8.

“A Mayotte, il y a une vraie culture, mais cette île n’est pas très connue en Métropole. La seule chose que l’on connaisse, c’est l’immigration clandestine”, rajoute Grégory Allain, directeur de production d’Oxala prod. Alors pour essayer d’avoir une image la plus représentative possible de Mayotte, l’équipe Oxala prod a prévu de passer au total près d’un mois sur l’île et a effectué une préparation de deux mois avant son arrivée chez nous.

Au total, près de 20 personnes en production, dont la moitié est basée à Mayotte, participent de près ou de loin à la réalisation de ce documentaire. C’est le cas notamment de First Prod et de RFO avec Saandati Omar. D’autres partenaires ont donné un coup de pouce, à l’image du comité départemental de tourisme ou d'Air Austral, alors que le conseil général et la préfecture n’ont pu le faire en raison de finances non disponibles, malgré l'intérêt indéniable pour Mayotte et son image.

 

Diffusion prévue en janvier prochain sur Planète et le réseau RFO

 

“Nous ne voulons pas tomber dans le carnet de voyages classique, mais faire un véritable documentaire”, justifie le producteur Nicolas Vincent. “Des îles et des hommes” n’est pas tourné avec une caméra, mais avec un appareil photo au même rendu qu’une caméra 35 mm permettant l’utilisation d’une gamme très élaborée d’objectifs photographiques à l’ouverture impensable en vidéo. Ce seront des images en HD et on veut sublimer les histoires et les images”, poursuit Grégory Allain en dévoilant que la logistique pour un tel tournage à Mayotte n’est pas simple à assurer. En trois semaines, ils rencontreront de nombreux Mahorais pour mieux en faire ressortir leurs caractéristiques.

“C’est aussi un moyen de donner une grandeur au pays et au peuple mahorais. Quand je suis arrivé en Métropole, on me demandait tout le temps si j’étais Africain ou Antillais. Avec ce documentaire, nous espérons faire connaître Mayotte et par la suite la Nouvelle-Calédonie et les Marquises, en Métropole et ailleurs, pour dire que l’on peut être Français et venir de ces îles”, affirme Christian Karembeu. Le documentaire sera diffusé sur Planète, Canal Overseas et RFO à partir de janvier 2011, puis la série sera proposée à d'autres chaines françaises ou internationales. Le projet semble prometteur et nous sommes impatients de voir le résultat final.

 

Faïd Souhaïli

 


 

 

Une notoriété qui facilite les rencontres

Christian Karembeu a réalisé une grande carrière de footballeur professionnel qui l’a mené un peu partout en Europe (France, Italie, Espagne, Angleterre, Grèce, Suisse) et lui a permis de remporter entre autres une Coupe du monde (1998) et l’Euro (2000) avec l’équipe de France, ainsi que deux ligues des champions avec le Real Madrid, deux titres de champions de Grèce avec l’Olympiakos (2002 et 2003) et un titre de champion de France avec le FC Nantes (1995). Il est également ambassadeur de la Fifa en Océanie et était à ce titre en Afrique du Sud pour la Coupe du monde. Autant dire que sa notoriété est grande, renforcée par celle de son épouse Adriana.

Pour “Des îles et des hommes”, cette notoriété est un plus car les personnes rencontrées le reconnaissent souvent et sont plus enclines à la discussion qu’avec un journaliste lambda et ne provoquent pas pour autant un attroupement démesuré autour de sa personne. Ainsi, lors de ce tournage, Christian Karembeu assistera à un daïra à M'tsangamouji, à des mariages, à un murengué, rencontrera Lathéral, un jeune producteur d’ylang-ylang à Ouangani, montera sur le bateau de la tortue d’Oulanga na nyamba, discutera avec des jeunes possédant leur banga, se baladera dans la mangrove et escaladera le Mont Choungui.

 

 

Le concept de “Des îles et des hommes”

“Pendant plusieurs jours, je vais vivre au côté de ces communautés qui se réunissent et se consultent depuis leurs fondations pour dessiner un avenir commun et les moyens d’y parvenir. Cette intelligence collective, dite “originelle”, est encore à l’oeuvre dans les populations des îles. Dans ces petites structures, chacun perçoit, en temps réel, ce que font les autres. Ils ont toujours conscience que leurs actions communes et leurs systèmes de valeurs culturelles sont liés à leur survie.

Je rencontre des hommes et des femmes qui, par leurs savoirs souvent transmis de génération en génération, donnent à ces lieux leur vie et leur authenticité. Pour moi, découvrir ces îles c’est déjà les protéger et c’est apprendre d’elles toutes les leçons qu’elles peuvent nous donner pour le respect de soi. Aujourd’hui, j’ai le désir de témoigner de la culture, des cultures minoritaires et d’en devenir, en quelque sorte, un des ambassadeurs”, affirme Christian Karembeu dans le dossier de presse de l’émission.

Mayotte est la première étape d’une série de 6 épisodes qui mèneront l’ancien footballeur chez lui en Nouvelle-Calédonie, puis aux Marquises (Polynésie française), ensuite ce sera au tour de Pemba (Zanzibar), Baffin (Groenland) et Sumba (Indonésie).

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