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14/11/2008 – Fête des 10 ans de Musique à Mayotte

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

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Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

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« La folie de ce projet était de proposer à tous ces artistes d’être dans un gîte pendant 8 jours pour travailler ensemble et faire un concert conçu comme un voyage symphonique ». Grâce à cette idée originale qui lui a demandé près d’un an de préparation pour aménager les horaires des uns et des autres et trouver des financements, Cécile Pelourdeau, la directrice de Musique à Mayotte, a proposé au public un concert grandiose pour les 10 ans de son école de musique. Avec 13 artistes professionnels sur scène et la participation des élèves de la classe à horaires aménagés musique du collège de Doujani au chœur, un tel spectacle est du jamais vu sur l’île aux parfums.

Cette semaine de résidence-création dans un gîte situé dans la forêt, au-dessus de Vahibé, a été conçue dans le prolongement du festival Milatsika par des artistes qui se connaissent bien mais n’avaient encore jamais travaillé ensemble : le Grand-Comorien Maalesh qui a remporté le premier Prix Musique océan Indien 2007, Trio qui a participé aux Francofolies de la Rochelle en tant que représentant mahorais de « 9 semaines et 1 jour » édition 2008, Mikidache figure incontournable de la musique locale et co-auteur avec M’toro Chamou de l’album « Tsenga », et le prodige Diho qui depuis 8 mois est de retour au bercail et fait partie des trois premiers sélectionnés aux « Tremplins Musiques Sacem Mayotte » qui se sont déroulés il y a 15 jours en parallèle du Fim.

Autour de ces quatre figures représentant l’essence de la musique de l’archipel, le sextuor Campana a apporté une touche unique, mêlant harmonieusement la musique classique aux rythmes africains. Le sextuor est composé de Liza Kerob, premier violon solo de l’orchestre de Monaco, Sharman Plesner, une altiste américaine de renom qui a 15 albums à son actif, Kerstin Elmqvist, violoncelliste suédoise solo, Odile Bruckert, flûte solo de l’orchestre d’Avignon, Pierre Laïk, pianiste qui a été professeur de musique à Mayotte pendant 4 ans, et Vinh Pham, violoniste solo d’origine vietnamienne qui fait partie, entre autres, de l’orchestre de Marseille, et qui a travaillé avec Henri Slavador ou Eddy Mitchel.

Des grands noms qui, après avoir interprété des œuvres de Brahms ou César Franck lors d’un concert au conseil général vendredi dernier, se sont essayés à l’accompagnement de musiques actuelles.

Une semaine de partage inoubliable

Tous les artistes qui ont participé à ce projet se souviendront longtemps de cette semaine de partage au gîte de Kwalé. Mikidache explique que cette résidence-création a permis de « découvrir la personnalité de chaque musicien et sa perception de son instrument. On a pris le temps de savoir ce que le classique harmonique pouvait apporter à notre rythmique, pour que chacun trouve sa place ». Vinh Pham, qui est venu à Mayotte pour la cinquième fois, se souvient des compositions modernes qu’il avait faites ici avec par exemple le Boléro de Ravel interprété avec Lathéral : « Cette année, c’est la même chose mais puissance 10 ! Cette expérience nous ouvre, nous fait sentir des couleurs et des harmonies qu’on n’a pas l’habitude d’entendre sur nos instruments. Là, c’est la première fois que le sextuor est activement joint au noyau du groupe pour apporter notre touche, notre inspiration, notre fantaisie, tout en restant harmonieux car il n’y pas besoin d’ajouter du contraste : il existe déjà ».

Anne-Lise Leka, qui fait partie du duo réunionnais Mang’Zoreil avec Kti Leda, constate pleine d’enthousiasme qu’elle « a adoré ce pont avec les musiciens d’ici. On ne connaissait pas toujours la traduction des mots qu’on chantait, et pourtant nous avons pu le faire, même s’il a fallu répéter jusqu’à trois heures du matin parfois. Avec Kti, on s’est sentie comme des interprètes entre le sextuor qui compose sur des partitions et les artistes d’ici qui n’écrivent pas. C’était un vrai bonheur, très intense émotionnellement. Oussi Shangué ! (« On reviendra ! ») ».

Les élèves du collège de Doujani, tous surmotivés, ont entraîné le public dans leurs danses et dans leurs chants en interprétant les chœurs de 4 morceaux. Tout le public s’est levé à la dernière chanson pour danser, malgré une climatisation défaillante. Ce spectacle exceptionnel a pu voir le jour grâce au financement du Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels pour l’Outremer (FEAC), aux affaires culturelles de la préfecture et à la direction jeunesse et sport de la CDM. Deenice, l’ingé-son, a proposé de mixer ce concert pour en sortir un album. A la fin du mois de mai, les élèves de Doujani, une classe créée grâce au soutien du service culturel, présentera un spectacle final pour les 10 ans de Musique à Mayotte, avec Nawal comme invitée.

Julien Perrot

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