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07/05/2009 – Visite du préfet des Terres australes et antarctiques françaises

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}C'{/xtypo_dropcap}est la fin d'un combat mené depuis une dizaine d'années par les élus et les pêcheurs mahorais. Avec cette nouvelle convention signée entre la CDM et les Taaf, Mayotte va enfin pouvoir bénéficier des fruits de sa ZEE. En effet, depuis la création du nouveau statut de Mayotte opérée en 2001, le conseil général n'avait plus la compétence pour percevoir les redevances de pêche des thoniers étrangers, qui allaient directement abonder le budget de l'Etat.

Depuis 2005, les Taaf administrent également les Iles Eparses et sa ZEE depuis 2007. Son budget est devenu autonome, ce qui a permis la signature de cette convention qui devrait rapporter 150.000 à 180.000 euros par an à la CDM pour moderniser la pêche mahoraise, déduction faire de la quote-part de Mayotte pour financer la surveillance et l'observation scientifique des zones de pêche qui continuent d'être une prérogative des Taaf.

"C'est vrai qu'il y avait entre les Taaf et Mayotte un malentendu, une crispation liée à des contingences administratives et historiques", a reconnu M. Mouchel-Blaisot en prélude à cette réunion. "Nous étions handicapés par des contraintes juridiques qui faisaient que nous étions d'accord pour redonner l'argent mais nous ne savions pas par quel biais, par quel circuit administratif, étant donné les compétences enchevêtrées entre les uns et les autres. Nous souhaitions surtout que l'argent aille bien au niveau local et pas au niveau national", a-t-il ajouté au cours de la réunion.

Une délégation du conseil général menée par Hadadi Andjilani était venue le voir à son siège à Saint-Pierre de la Réunion le 23 décembre dernier pour aborder ce problème qui vient enfin de trouver une issue. En tout, une cinquantaine de thoniers étrangers ont acheté des licences dans la ZEE française du Canal de Mozambique. Cette nouvelle manne viendra abonder le budget de la Commission régionale des pêches nautiques et aquaculture marines (Corepam) et pourra être redistribuée aux pêcheurs sous forme de subventions. Les premières redevances seront versées dès la fin de cette année.

 

Le Banc du Geyser, une ZEE bientôt réservée aux pêcheurs mahorais

 

"Cet accord est un point de départ pour travailler ensemble et trouver des solutions au profit de la pêche mahoraise", a déclaré M. Mouchel-Blaisot, qui a préconisé que des Mahorais soient formés pour faire partie des observateurs embarqués sur les navires, afin de contrôler les prises et alimenter les bases de données scientifiques sur les cétacés ou les oiseaux.

"Nous recrutons et formons des observateurs à embarquer sur les thoniers français et espagnols : jusqu'à présent, à part une seule exception, nous n'avons pas de Mahorais à bord. Nous suggérons que tous ensemble nous unissions nos efforts pour que des gens de Mayotte qui seraient intéressés montent à bord pour quelques mois, puisqu'un certain nombre de personnes sont embarqués ici quand les navires passent".

Le préfet administrateur supérieur s'est également prononcé pour que le Banc du Geyser, qui fait partie de la ZEE des Iles Eparses, soit "une zone de pêcherie durable au profit des pêcheurs mahorais". Après avoir effectué une évaluation précise et indépendante de l'état de la ressource, une réglementation leur réservera cette zone en priorité. "La ZEE du Geyser est aujourd'hui en mauvaise situation : la ressource est en train de s'amoindrir pour des raisons de surpêche et de pêche illicite. Il est encore temps de réagir car si on n'y prend pas garde, on pourrait se retrouver dans une situation de non-retour qui serait dramatique" a constaté M. Mouchel-Blaisot.

"Nous suggérons que l'on fasse une étude scientifique indépendante pour voir l'état de la ressource et que l'on prenne immédiatement, en concertation avec les professionnels, les mesures de réglementation et de protection pour assurer le renouvellement de la ressource" a ajouté M. Mouchel-Blaisot.

"Au niveau de l'armement mahorais, le Corepam pourra aider les pêcheurs à se doter des outils et des équipements qui répondent aux qualifications techniques et de sécurité pour accéder à ce Banc. On mettrait aussi en place une réglementation adaptée qui viserait à soumettre à autorisation l'accès à ce Banc en le proposant en priorité aux pêcheurs mahorais. Nous veillerions en parallèle à protéger le stock qui serait réglementé au profit de la pêche mahoraise."

Un modèle de pêcherie durable a été mis en place depuis quelques années dans les îles australes avec une évaluation scientifique indépendante de l'état de la ressource halieutique grâce aux observateurs à bord des navires, une réglementation adaptée sur les techniques de pêche, des quotas et des zones interdites à la pêche, pour protéger la ressource.

"Dans les australes, nous étions face à un pillage intégral de nos ressources et grâce à la conjonction des efforts de la marine nationale et de la justice, nous avons pu mettre un terme à ce qui était vraiment un pillage organisé, au profit naturellement de nos armements nationaux", s'est félicité M. Mouchel-Blaisot, qui souhaite que la lutte contre la pêche illicite s'intensifie également dans les Iles Eparses.

Il a rappelé que, même si les Taaf ne vont pas verser l'arriéré qu'elles doivent à Mayotte, une partie des redevances perçues au titre de la ZEE de Mayotte a servi à financer quelques actions mises en œuvre dans les Eparses, notamment les patrouilles du navire de surveillance Osiris, propriété des Taaf, qui vient pour l'instant 20 jours par an dans les Eparses.

 

Les prises accessoires pourraient être valorisées pour le marché local

 

Grâce à ces nouveaux fonds, Mayotte va non seulement pouvoir moderniser sa pêche mais pourrait aussi mettre en place une usine de transformation du poisson : "Ces fonds pourront servir à mettre à niveau les moyens de communication, à l'amélioration de l'équipement de la pêche artisanale pour lui permettre d'accéder à une qualification de pêche hauturière, à la mise en place d'aires de stockage, de chaînes de distribution ou de fabrication de froid", a décliné M. Mouchel-Blaisot.

Les prises accessoires des thoniers senneurs pourraient être valorisées pour le marché local. Des études sont actuellement menées par les Taaf pour évaluer la quantité et la qualité de ces prises "accidentelles". "Nous sommes prêts, le moment venu, à réglementer les prises accessoires, et à terme obliger les thoniers à les valoriser, voire à les débarquer à Mayotte", a affirmé M. Mouchel-Blaisot. Mais cela suppose qu'il y ait au port de Mayotte des infrastructures logistiques d'accueil, de transformation et de respect de la chaîne du froid…

Les Taaf viennent également de prendre un arrêté qui interdit de facto depuis le 1er janvier toute pêche thonière dans les 30 miles autour des Iles Eparses et 12 miles autour du Banc du Geyser. Pour les eaux de Mayotte, Christophe Dupayrat, le secrétaire général aux affaires économiques et régionales de la préfecture, a souligné qu'un dispositif est en train d'être élaboré pour que cette réglementation soit adaptée à Mayotte, et que les thoniers senneurs ne viennent pas à moins de 20 ou 30 miles de la barrière corallienne.

Pour assurer le renouvellement de la ressource, le préfet administrateur supérieur souhaite classer les eaux des Iles Eparses en aires marines protégées : "Nous pensons que la protection de l'aire marine et le développement d'une pêcherie durable sont liés. On ne fait pas une protection pour dire qu'il n'y aura plus de développement économique, bien au contraire. Nous voulons que dans les zones que nous administrons, il y ait une pêcherie durable et un développement économique. C'est ce que nous avons fait aux australes, où aujourd'hui les sept armements français réinvestissent et construisent de nouveau bateaux."

Pour M. Mouchel-Blaisot, le modèle de pêcherie durable des îles australes devrait être transposé aux Eparses et à Mayotte : "Ensemble, avec les professionnels et les scientifiques, nous avons mis en place un modèle où, en protégeant la ressource, les professionnels ont en même temps une perspective de développement et peuvent investir sur l'avenir, dans leurs équipages et leurs bateaux, et améliorer les techniques de pêche pour protéger l'environnement et la mortalité aviaire.

Ce n'est pas une protection pour en faire des musées, c'est une protection pour en faire un développement économique et bien sûr une protection écologique des ressources biologiques exceptionnelles que l'on peut trouver dans cette zone de l'océan Indien. C'est vraiment dans cet esprit que l'on veut travailler sur le Banc du Geyser".

 

Julien Perrot

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