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06/05/2008 – Entretien avec le président du conseil général

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 
Mayotte Hebdo : Monsieur le président, comment s’est passée votre rencontre avec la ministre et son secrétaire d’Etat à l’Outremer ?
Ahamed Attoumani Douchina : D’une manière générale, nous avons posé la même question pour sensibiliser la ministre et le secrétaire d’Etat à l’Outremer sur l’attente des Mahorais, chose que j’ai déjà eu l’occasion de faire lors de ma récente visite ici même, avant cette délégation. Mais aujourd’hui, nous avons encore abordé le problème de l’importance de la lutte contre l’immigration clandestine avec les menaces qui pèsent sur la population parce que nous apprenons, et j’ai tenu à le leur dire aujourd’hui, que chaque jour à Mayotte, pendant notre absence, des kwassas-kwassas arrivent et cela ressemble à un plan d’attaque contre les Mahorais. J’ai eu l’occasion de leur dire que cette situation n’était plus tenable et qu’il fallait donc vite réagir.
Nous avons également demandé à ce que le gouvernement se positionne et donne une réponse ferme à propos de Sambi. Et je peux dire qu’aujourd’hui, puisqu’on était avec la ministre de l’Intérieur qui est censée organiser la consultation qui nous est promise, là encore je peux dire que avons eu l’assurance comme quoi le gouvernement n’avait aucun état d’âme. Maintenant, encore une fois, le processus est lancé. Mais ce qu’on a posé comme question, c’est la composition du corps électoral. Car il nous semble important qu’on définisse le périmètre de ce corps électoral. Moi j’ai posé la question sans avoir eu de réponse précise. Mais ceci est une réflexion à méditer : est-ce qu’il s’agit du même corps électoral que celui qui a procédé aux dernières élections cantonales et municipales ? Je pense qu’il faut faire en sorte, en se référant à ce qui s’est passé en Nouvelle-Calédonie, que tous les Mahorais, même ceux qui sont à l’extérieur, puissent prendre part à cette élection historique.

MH : Vous souhaitez que tous les Mahorais, où qu’ils soient, puissent participer à ce référendum ?

AAD : Moi personnellement je le souhaite, c’est le fond de ma pensée, que tous les Mahorais puissent prendre part à cette décision historique sur l’évolution de leur statut. Et à ce niveau, il n’y a pas d’a priori chez madame la ministre. Ils y réfléchissent et nous donneront une réponse très rapidement. Mais la ministre dit aussi qu’elle ira dans le sens de ce qui dit la loi.
 
 
MH : Sur l’immigration clandestine, avec l'impossibilité des reconduites à la frontière et le flot de kwassas qui arrivent, les Mahorais attendent des réponses urgentes. Est-ce qu’on reste sur le statu quo ou les choses évoluent ?
AAD : Sur l’immigration, ce qui m’inquiète c’est que la population ne sait pas ce qui se fait sur le plan diplomatique et elle a l’impression que rien ne bouge. Mais moi j’ai rencontré des personnalités, des autorités vraiment en charge de ce dossier diplomatique, qui me donnent les assurances et vraiment je sais et j’ai compris la difficulté que pose ce sujet. Mais je veux rassurer mes compatriotes car je sais que la diplomatie française bouge, elle est présente au niveau des Comores, elle négocie certaines choses. Moi, je suis personnellement convaincu qu’on trouvera une suite très prochainement. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il y a des choses que la population de base peut comprendre, mais elle ne peut supporter cet envahissement. Donc je comprends l’impatience de la population. Mais avec toutes les rencontres que j’ai eues, je pense que les choses vont évoluer très vite.
 
 
MH : Suite à votre rencontre hier (mercredi, ndlr) avec les conseillers du chef de l’Etat, il semblerait que certaines choses évoluent, comme nous l’a expliqué le sénateur Soibahadine… Vous le confirmez ?
AAD : Oui, puisque le calendrier se confirme de plus en plus et j’ai pu prendre bonne note de la solidarité et de la mobilisation de l’ensemble du Gouvernement car je dois dire qu’en dehors de la délégation que je conduis, je rencontre aussi d’autres ministres. Ce fut le cas au ministère de l’Ecologie hier mercredi… et partout où je passe, on me rassure que tout le Gouvernement est mobilisé. C’est donc pour moi une preuve que ce qu’on nous dit dans ces ministères est une réalité.
 
 
MH : Au ministère de l’Ecologie, vous avez parlé de quoi ? D’environnement, de politique ? Avez-vous pu rencontrer Jean-Louis Borloo ?
AAD : Normalement je devais le rencontrer, mais malheureusement il n’a pas pu me recevoir au moment prévu. J’ai été reçu par son cabinet, par un ancien ministre de l’Ecologie que je connais très bien, en l’occurrence Serge Pelletier, avec des proches de Jean-Louis Borloo. Là aussi, tout le monde est mobilisé. Nous avons parlé bien sûr d’environnement, mais vous savez, à chaque fois que je rencontre un ministre, dont la plupart sont des gens qui me sont connus, je demande tout d’abord le soutien personnel, ensuite le soutien auprès des autres ministres. Là, le soutien personnel a été obtenu et puis, vous savez, Jean-Louis Borloo est du Parti radical et donc par ses collaborateurs proches, nous avons aussi le soutien du Parti radical, ce qui n’est tout de même pas négligeable.
Et puis évidement hier au ministère de l’Ecologie, j’ai abordé le projet du parc marin qui va bientôt être mis en place à Mayotte. J’ai également demandé un peu plus d’aides pour l’assainissement. A chaque fois, il y aussi le problème de l’aéroport et moi j’ai sensibilisé le Gouvernement qu’il ne faut pas que la création de ce parc naturel marin puisse empêcher ou hypothéquer, d’une manière quelconque, la réalisation du projet de l’aéroport. C’était donc une façon d’attirer l’attention. Et puis, vous savez aussi qu’à Mayotte, dans les eaux territoriales françaises environnant Mayotte, des fois nous avons des thoniers espagnols qui viennent pêcher et qui ne paient pas de redevances à la Collectivité départementale de Mayotte, mais paient leurs redevances au préfet chargé des eaux françaises des Terres australes. Donc moi j’ai posé la question de savoir s’il n’était pas possible que ces navires paient leurs redevances à Mayotte parce que notre île a plus que besoin de moyens. Cela a aussi été l’occasion d’attirer l’attention sur ce genre de petites dérives, pour protéger notre lagon contre le pillage des thoniers espagnols.

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