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03/04/2009 – Consultation du 29 mars : Réactions Locales

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}hamed Attoumani Douchina, président du conseil général

 

 

{xtypo_quote}C’est la victoire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes{/xtypo_quote}

C’est avec un sentiment de satisfaction que j’ai accueilli le résultat de la consultation du 29 mars. Les Mahorais à qui on a donné la chance de s’exprimer sur la départementalisation qu’ils attendent depuis 51 ans, l’ont fait dans un climat de sérénité en se rendant massivement aux urnes. Le résultat est sans appel et le message que j’avais souhaité lancer aux instances internationales est clair : les Mahorais constituent un peuple libre qui sait ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Aujourd’hui, ils ne veulent pas partager un destin politique commun avec les Comores.

C’est la victoire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui prend le dessus sur le principe d’intangibilité des frontières issues de la colonisation. Le processus a été long, marqué par des événements agréables et désagréables. Dans la deuxième catégorie, je noterai qu’il y a toujours eu une incompréhension entre la population de Mayotte et les autorités comoriennes. Cela a conduit à des violences inouïes, disproportionnées, ayant fait des morts, parce que la tutelle des Comores pensait que l’on pouvait tout maîtriser par la force.

Ils ont méprisé les Mahorais en refusant le dialogue avec eux, c’est ce qui passe aujourd’hui encore. Au lieu de dialoguer avec nous, ils vont à l’Union africaine, l’Onu ou la Ligue arabe. Il y a eu durant cette période beaucoup d’incertitudes par rapport à la France. Celle-ci a été très hésitante et ne répondait pas forcément aux attentes des Mahorais en leur posant la question qu’ils souhaitaient dès le début.

Il n’y avait pas besoin de 3 référendums pour savoir ce que les Mahorais voulaient. Les Mahorais ont beaucoup douté pendant ce temps de l’issue de leur revendication. Ce fut aussi une période marquée par beaucoup d’espoir, surtout quand arrivait au pouvoir un gouvernement de droite. L’histoire n’a pas démenti cette analyse, puisque c’est un gouvernement de droite qui réalise ce rêve d’une cinquantaine d’années. Je voudrais remercier solennellement le Président Sarkozy pour avoir tenu sa promesse en consultant les Mahorais. Sans lui, la consultation n’aurait pas eu lieu.

Maintenant, le plus gros reste à faire. Il faut nous organiser pour concrétiser tout ce qu’il y a dans le Pacte. Construire ce département passera par beaucoup de concertation des Mahorais : le monde politique, la société civile, les opérateurs économiques, etc. et l’Etat. Pour ma part, je vais m’atteler à mettre en place très prochainement un comité de suivi de départementalisation. Il aura pour tâche de réfléchir sur la manière de mettre en œuvre tout ce qui est contenu dans le Pacte et de faire des propositions au gouvernement et à l’Etat.

 

Marcel Henry, sénateur honoraire, ancien député à l’assemblée des Comores et co-fondateur du MPM, puis du MDM

{xtypo_quote}Les questions précédentes étaient biaisées{/xtypo_quote}

C’est une satisfaction totale de voir que la population mahoraise, malgré les difficultés, a tenu le cap pendant 50 ans. On aurait pensé que certains auraient abandonné, mais ils n’ont rien lâché. Les moments forts ont été à chaque fois que l’on nous a consultés. A chaque fois, ce fut une question biaisée, bidon même. Le gouvernement ne voulait pas nous donner l’opportunité de faire connaître notre choix. On a même du une fois fabriquer des bulletins sauvages pour le département. On nous a posé une fois la question : “Voulez-vous conserver le statut de Tom ?” Aujourd’hui, la question a été claire et précise et la réponse a été claire. Le gouvernement a tenu l’engagement de 1976 et je tiens à le remercier pour cela. C’est la première fois qu’on nous pose la question.

Il reste beaucoup à faire, il faut voir ce qu’il y a dans le Pacte. Il appartient aux élus locaux de mener le combat pour arriver à l’égalité sociale. J’ai une pensée émue pour tous ceux qui nous ont quitté, mes compagnons de combat qui n’ont pas eu la chance d’assister à ce vote, en premier lieu Georges Nahouda et Zéna M’déré. Certains y ont perdu la vie, mais je remercie le bon Dieu qu’il n’y ait eu que 2 victimes et non pas 20, 200 ou 2000. Là où ils sont, ils doivent être très heureux comme nous tous.

 

Mansour Kamardine, ancien député

{xtypo_quote}Construire d’autres pages de notre histoire, encore plus belles{/xtypo_quote}

Les urnes ont parlé. Avec un taux de participation à 61% et un "oui" à 95,20%. La victoire des Mahorais pour leur liberté est totale et sans ambages. Nous la devons à notre ténacité et à notre force de conviction d’écrire notre destin français dans la départementalisation.

Cette victoire est belle parce qu’elle a su catalyser l’engagement de notre jeunesse dont la générosité a été plus que remarquable lorsqu’elle a salué la Marseillaise après l’annonce du résultat sur l’esplanade de l’office du tourisme à Mamoudzou. Ce résultat a démenti les prévisions des années 70 et 80 qui pronostiquaient à tort l’engagement de la jeunesse mahoraise en faveur de l’indépendance.

Les choses sont donc faites. Ce vote marque la fin d’un processus qui a commencé en 1958. Elle nous confirme que les réformes sociétales de 2003 étaient un passage obligé, car départementalisation rime mal avec polygamie, justice cadiale ou encore inégalité successorale.

Je suis fier d’avoir pendant la dernière législature, seul contre tous, porté ces réformes des fonds baptismaux au service de notre cause commune, car en vérité je suis convaincu depuis très longtemps que lorsqu'est en cause l’intérêt général, l’intérêt personnel doit s’effacer.

Cette conviction je l’ai acquise de l’éducation que j’ai reçue de mon père Kamardine Daniel, qui m’a toujours enseigné l’amour de la France qui irrigue mes veines depuis mon jeune âge. Je pense encore aujourd’hui à ces longs et interminables entretiens au cours desquels il m’a administré les valeurs humanistes; qu’il soit ici à la fois remercié et félicité.

Je suis convaincu que depuis là où il repose, il en est fier. Tous les militants des 1ères heures de Mayotte département connaissent son engagement aux côtés de la cause départementale et peuvent témoigner que Kamardine Daniel a été le seul, en février 1967, à braver le cordon policier Place de France à Dzaoudzi pour aller à la rencontre de Mme Zéna M'déré et Souffou Sabili, arrêtés par le pouvoir comorien et à qui il était reproché d’avoir empêché la radio de l’ORTF d’émettre.

Vers la fin de sa vie, il était très malade et souffrait des séquelles des blessures qu’il a subies le 20 juillet 1968 à Combani, après la charge policière, d’où son surnom de "Daradja ya Goméni" ("pont de Goméni").

Je garde en mémoire de toute cette période la Lettre de Nicolas Sarkozy aux Mahorais, la rencontre des principaux élus mahorais avec le Chef de l’Etat à l’Elysée le 16 décembre 2008, rencontre qui vient dans le prolongement historique de la visite du Président Jacques Chirac dans l’île le 19 mai 2001. Une autre phase s’ouvre pour construire d’autres pages de notre histoire, encore plus belles que celles que nous venons de décrire.

Je pense à la visite que le Chef de l’Etat doit effectuer dans l’île. Il est en tout cas plus que très attendu. Les Mahorais reconnaissent en lui celui qui a eu le courage de faire respecter leur choix librement exprimé de demeurer Français. Je pense aussi au travail qui attend nos élus pour aider le gouvernement à traduire dans la loi et dans les faits l’attente des Mahorais.

J’espère qu’à l’instar de ce qu’a fait Nicolas Sarkozy, nous saurons faire preuve de responsabilité et de refus de démagogie. Elle est la clef de notre réussite pour demain.

 

Henriette Bamana, veuve de Younoussa Bamana, ancien député, président du CG et du MPM

{xtypo_quote}La France, c’est votre père, c’est votre mère{/xtypo_quote}

Nous sommes heureux du résultat de la consultation car on a travaillé pendant de longues années. Nous sommes contents car nous avons obtenu le département. On ne veut en aucun retourner avec les Comores. On a vécu des souffrances à l’époque, nous ne voulons pas que nos enfants souffrent. Vous, nos enfants, devez faire bien attention aux Comoriens. Quand j’ai mis au monde Zaïdou, je n’ai mangé que du manioc et du poisson car Bamana n’a pas été payé pendant plus de 6 mois par le gouvernement comorien. J’insiste encore auprès de nos enfants, faites attention aux Comoriens, ils prétendent être nos frères, mais ils ne l’ont pas montré en nous faisant souffrir. Il faut que vous restiez Français, la France, c’est votre père, c’est votre mère. De nombreux parents, grands-parents sont morts et nous, vos mères, nous partirons aussi. Respectez ce que vos pères et mères on fait.

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