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02/10/2009 – Passion Sport : Alikarhine Ayouba, technicien de handball à la DSAJ

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{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo Sport : Alikarhine Ayouba, vous souvenez-vous de la première fois où vous avez foulé un terrain de sport ?

Alikarhine Ayouba : Oui, j’étais gamin, j’avais 5 ans. A l’époque, il n’y avait pas d’école de hand. Mon cousin Madanga passait à chaque fois devant la maison avant l’entraînement et me demandait de ramener une bouteille d’eau sur le terrain en herbe 15 minutes plus tard. Là-bas, je regardais les grands jouer et comme le terrain n’était pas clôturé, je ramassais le ballon et j’imitais les gestes des grands avec mes camarades.

 

MHS : Quand avez-vous signé votre première licence ?

Alikarhine Ayouba : C’était vers 1990, en minime au HC Kani-Kéli.

 

MHS : Quel est votre meilleur souvenir sportif ?

Alikarhine Ayouba : C’est notre ascension en Nationale 1 quand je jouais à Poitiers. Ce fut un parcours du combattant, j’y ai gagné ma place de titulaire en tant que semi-pro.

 

MHS : Et quelle a été votre plus grosse déception ?

Alikarhine Ayouba : Ma blessure au genou. A l’époque (en 2002), je ne le savais pas encore, mais cela signifiait l’arrêt de ma carrière. Les ligaments croisés ont lâché. Ensuite, il aurait fallu travailler très dur pour revenir et comme je me disais que j’étais plus proche de la fin que du début, j’ai pensé à ma reconversion et je me suis lancé en tant qu’entraîneur.

 

MHS : Quel a été ton modèle sportif ?

Alikarhine Ayouba : Quand j’étais gamin, on me surnommait Jackson Richardson. C’est lui qui a fait connaître notre sport. En France, on parle beaucoup de Zidane, mais pour les handballeurs, la référence, c’est Richardson.

 

MHS : Votre parcours vous a mené à jouer ou visiter des enceintes sportives extraordinaires. Laquelle vous a le plus impressionné ?

Alikarhine Ayouba : C’est le Palais des sports René Bougnol à Montpellier. Metz et Pau, c’est pas mal aussi, mais René Bougnol est plus beau. J’y ai joué et j’y ai emmené mes joueurs. Il ne faut pas oublier Bercy. J’y suis allé en 2001 pour la demi-finale des championnats du monde de handball. Quand je suis entré, j’ai été émerveillé comme un bébé !

 

MHS : Si vous aviez un rêve à exaucer pour le sport mahorais, que serait-il ?

Alikarhine Ayouba : Je suis rentré à Mayotte pour donner envie à d’autres Mahorais de goûter au haut niveau. J’avais de bonnes propositions en Métropole, un bon salaire, mais il fallait que je rentre pour cela. Mon rêve serait qu’un jour un Mahorais joue en équipe de France de handball, comme les Réunionnais le font désormais depuis des années. Mon pote Bavou est passé à côté.

J’ai discuté une fois avec l’ancien sélectionneur Daniel Costantini. Il m’a dit que si Bavou était arrivé plus tôt en Métropole, il serait devenu un très grand joueur. Mais à 25 ans, c’était trop tard. Cela prouve que l’on a du potentiel. C’est le travail de plusieurs années. Petit à petit, nous rattrapons notre retard, mais il faut des cadres sérieux et avoir l’envie de travailler.

 

MHS : Que pensez-vous du handball mahorais ?

Alikarhine Ayouba : J’ai une vision partagée. Avant, nous avions des handballeurs d’exception avec Assani Ali, Machiche de Tsingoni ou encore Madanga. Le niveau était très élevé et on ne savait qu’à la dernière journée qui allait être champion. Aujourd’hui, Tsingoni se détache. Avec Tchanga, c’est le club le plus structuré, qui comporte le plus de cadres techniques formés. Il n’y a pas de secret ! Les autres clubs gèrent au jour le jour. C’est pour cela qu’à la ligue il y a un gros travail de formation en cours.

Je ne minimise pas le travail effectué jusque là, mais il nous reste beaucoup de marge de progression. Quand les clubs mahorais partent jouer à l’extérieur, ils ne rivalisent que sur une mi-temps. Après, ils explosent. Les autres observent dans un premier temps puis ajustent leur stratégie dans un second temps. Bien que l’on soit tous amateurs, on voit bien que les autres savent ce qu’ils font. Le manque d’assiduité et le manque d’encadrement qualifié nous handicape.

 

MHS : Etait-ce vraiment mieux avant ?

Alikarhine Ayouba : Auparavant, il y avait une vraie ferveur au bord des terrains de sport. Quand l’AJK, Rosador ou le FCM jouaient, les gens chantaient, dansaient et mettaient une ambiance folle. Aujourd’hui, les spectateurs viennent et s’en vont presque en silence. Aujourd’hui, certains disent que l’argent fausse tout. Avant, il y avait des récompenses, des boissons, une cigarette ou même des filles qui venaient te voir après les matches. Ce n’était pas de l’argent, mais il y avait toujours un petit quelque chose au bout. Mais ça n’empêchait pas de mouiller le maillot. Le but du sport, c’est de s’épanouir, se surpasser et progresser. Cela passe également par la mobilité. A Mayotte, on est encore trop attaché à nos villages. Parfois, ça fait du bien d’aller chercher un souffle nouveau ailleurs. Il ne faut pas hésiter à bouger.

 

MHS : Vous dites que vous avez débuté sur un terrain en herbe. Aujourd’hui, il y a des plateaux et 2 gymnases ? Que pensez-vous de ces infrastructures ?

Alikarhine Ayouba : C’est décevant, mais les Mahorais ne se sentent pas responsables des infrastructures qu’on leur donne. Si on en prenait soin, on jetterait moins d’argent par la fenêtre. Ici, on aime avoir tout gratuitement et ne pas travailler pour obtenir quelque chose. C’est toute une mentalité à changer. C’est comme pour les horaires… Quand on dit : 19h début de l’entraînement, ce n’est pas 19h30 ! En Métropole, ce n’est pas possible, le coach te renvoie directement chez toi. L’équipement sportif est utilisé par d’autres, il faut donc respecter les créneaux.

 

Propos recueillis par Faïd Souhaïli

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