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02/06/2010 – Littérature

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

 

 

{xtypo_dropcap}D'{/xtypo_dropcap}origine sénégalaise mais vivant au Bénin, Ken Bugul, de son vrai nom Mariétou Mbaye, était à Mayotte la semaine dernière en vue de participer au café littéraire organisé au Gîte du mont Combani par la Bibliothèque départementale de prêt, sur le thème de la polygamie. Profitant de son bref séjour pour s'imprégner de l'ambiance mahoraise, l'écrivain a tenu à rencontrer les jeunes des lycées de Petite Terre et de Mamoudzou dans la journée de vendredi. "J'ai demandé à vous rencontrer car vous êtes tous ma source d'inspiration", a-t-elle déclaré d'emblée à son jeune public.

Deux classes de seconde étaient conviées à rencontrer l'écrivaine, et si l'échange était plutôt improvisé, les jeunes ont pris plaisir à écouter le récit de Ken Bugul, puis à lui poser des questions. Car si l'histoire de cet écrivain a intéressé ces adolescents, c'est certainement parce qu'ils y ont trouvé un écho particulier.

Née au Sénégal en 1947, alors que le pays était encore une colonie française, Mariétou Mbaye a vu le jour dans une famille musulmane traditionnelle. Elle fut la seule fille de sa famille et l'une des premières de la région de Thiès à être scolarisée. Un baccalauréat en poche, elle fuit sa région natale pour échapper à un mariage forcé et continue son cursus jusqu'à l'université. "Je faisais la honte de ma famille car je n'étais pas mariée et je n'intéressais pas les hommes puisque j'avais la tête trop pleine d'idées", raconte-t-elle.

 

Un exemple de courage pour les jeunes Mahoraises

 

Dans les années 70 elle part en Europe, en Belgique puis en France. "Là-bas j'ai vécu des choses terribles, comme des choses extraordinaires", précise-t-elle, et à son retour au pays c'est un accueil froid qui lui est réservé car elle ne correspond pas au mythe de la réussite métropolitaine : "je n'étais pas bien dans ma peau et les gens m'en voulaient car je n'étais pas revenue avec des valises pleines de trésors".

C'est ainsi qu'elle commence à écrire, pour purger son âme et coucher sur papier toutes ces aventures. "J'ai montré le cahier d'écolier dans lequel j'avais tout écrit à une amie de ma mère, une des rares femmes de cette génération qui savait lire. Sans me le dire, elle l'a envoyé à un éditeur qui m'a contacté pour publier mon premier livre, "Le baobab fou" en 1982".

Dès son premier ouvrage, Mariétou Mbaye prend un pseudonyme, Ken Bugul qui signifie en wolof "celle dont personne ne veut", un nom que l'on donne traditionnellement aux filles pour conjurer le mauvais sort, "sous-entendu même la mort n'en voudra pas", explique l'écrivain.

Ce premier roman en grande partie autobiographique lui vaudra les foudres de la société bienpensante de son pays, "un scandale a éclaté : comment une femme, africaine et musulmane peut-elle remettre en cause les traditions de la société sénégalaise ?".

Les lycéens subjugués par le récit de l'auteur ont pris plaisir à poser des questions sur la vie de cette femme qui a remporté le grand prix littéraire de l'Afrique noire en 1999 pour "Riwan ou le chemin de sable".

Une vraie belle rencontre pour ces jeunes qui n'ont pas souvent l'occasion de rencontrer des auteurs. Une rencontre de celles qui suscitent des vocations et le goût de la lecture, surtout lorsque l'intervenant est aussi ouvert et humble que l'est Ken Bugul.

 

Marion Châteauneuf

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

Le journal des jeunes

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