L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Commerce de proximité | Nadine Hafidou : « La CCI va proposer un projet de restructuration du marché couvert »

À lire également

Attaquée de toutes parts à Mayotte, Panima tente de riposter

Entre la polémique sur la qualité des repas livrés aux confinés du RSMA, et la mise à l’arrêt d’une partie importante de son activité à cause du confinement, l’entreprise de restauration collective est sur tous les fronts. Mais face à ces multiples coups durs, son directeur, Gilles Rouinvy, ne baisse pas les bras et répond aux critiques. Entretien.

Les chiffres qui rendent le confinement compliqué à Mayotte

On le sait, le confinement à Mayotte est rendu d’autant plus difficile qu’une grosse partie de la population vit dans des habitations insalubres, dénuées du confort élémentaire. Dans une publication diffusée hier, l’Insee rappelle quelques chiffres parlants. Résumé point par point.

Rachat de Vindemia par GBH : la grande distribution de Mayotte face à la menace d’une concentration inédite

Réunion au sommet ce lundi, entre les différents acteurs économiques et politiques du 101ème département, alors que le rachat de Vindemia, filiale de Casino, par GBH, qui détient 11 magasins Carrefour, doit avoir lieu le 1er juillet. Pour l’instant, ni l’Autorité de la Concurrence, ni le Conseil d’État ne se sont prononcés contre l’opération. Mais après La Réunion, c’est au tour des acteurs mahorais de s’inquiéter de ses conséquences pour la vie économique locale.

Grand mariage / Manzaraka : l’entraide encore privilégiée pour le financement

Le manzaraka, ou grand mariage, est un passage obligatoire pour tout Mahorais souhaitant s'inscrire dans la tradition. Cette cérémonie peut facilement rassembler plus de 300 personnes : colliers de fleurs, mbiwi, mais surtout liasses de billets. Le manzaraka a un coût ! Alors, comment est-il financé ? 

 

Depuis lundi et pendant trois jours, la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR) organise les Assises du commerce de l’outre-mer. Le thème de cette édition ? La vitalité économique des centres-villes et le commerce de proximité. La présidente de l’association des CCI d’outre-mer, Nadine Hafidou, en a évoqué les enjeux dans le 101ème département. 

Mayotte Hebdo : Aujourd’hui, les commerces de proximité de Mayotte doivent faire face à la concurrence de la grande distribution, avec l’arrivée prochaine du centre commercial Baobab à Mamoudzou, ou celle du Jumbo score à Kawéni il y a quelques années. Quelles solutions peuvent être apportées pour endiguer cette recrudescence des grandes surfaces dans le paysage mahorais et développer le commerce de proximité ?

Nadine Hafidou : Plusieurs leviers existent. Actuellement, 222 villes dont Mamoudzou, Dzaoudzi et Dembéni ont été retenues dans le dispositif « Action cœur de ville » plébiscité par l’État. L’idée de ce dispositif est de vitaliser et dynamiser les centres-villes pour faire face à cette désertification dans les départements et territoires d’outre-mer. Les partenaires sur le territoire comme les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et les établissements publics de l’État vont accompagner les communes et les commerçants de ces communes dans leur modernisation. Ils développeront aussi l’aménagement des centres-villes pour favoriser l’installation des commerçants. Nous voulons également avoir un retour des commerçants qui étaient partis à l’extérieur des villes. Pour y parvenir, il faut réaliser un diagnostic du territoire en termes de commerce de proximité et appréhender les besoins des citoyens. Des procédures règlementaires, des autorisations administratives ainsi qu’une règlementation urbanistique sont des leviers qui peuvent favoriser l’installation de commerces, notamment à Mamoudzou. Des incitations fiscales pourraient également être mises en place pour éviter le déménagement des commerces vers des zones éloignées du centre. 

 

MH : La cohabitation entre les commerces de proximité et les grandes surfaces est-elle vraiment envisageable ou est-ce tout simplement une illusion avant la disparition définitive des petits commerces ?

N.H. : Une cohabitation est possible. Nous croyons en un partage des activités commerçantes et nous souhaitons dresser une perspective de développement entre commerçants et grande distribution. Nous sommes aujourd’hui obligés de trouver des pistes pour cohabiter. Ces commerces de proximité, en se modernisant, permettent de stabiliser l’habitant du centre-ville dans ce centre-ville. C’est un ensemble d’aménagements qui sont nécessaires pour mettre en valeur ce commerce et améliorer l’offre. Pour cela, il faut et faudra innover dans la façon de servir et de vendre ces produits. Les commerçants n’ont plus d’autre choix que d’entrer dans la digitalisation ou la modernisation de façade… grâce notamment à un accompagnement des communes et de la collectivité. 

 

MH : Vous travaillez actuellement sur la délégation de service public du marché couvert de Mamoudzou où plus de 250 commerçants sont installés. Comment peuvent-ils lutter contre l’augmentation des vendeurs à la sauvette ?

N.H. : Au sein de la CCI, c’est un combat de tous les jours et les commerçants nous le rappellent très souvent. Ce que nous cherchons à faire c’est les aider à animer autrement ce marché en proposant, par exemple, des animations autour du marché ce qui empêcherait ces vendeurs à la sauvette de s’installer en périphérie du marché. L’objectif est de pouvoir élargir leurs panels de produits. La délégation de service public du marché couvert a été relancée tout récemment et notre CCI compte proposer un projet de restructuration du marché justement pour pouvoir trouver des solutions afin d’empêcher ces installations illégales. Cette réorganisation créera des animations plus structurées au sein du marché. Il y aura une distinction des zones par types de produits. Nous voulons rendre les étals et le marché en général plus facilement aménageable en permettant (aux commerçants) d’avoir un endroit pour stocker leurs marchandises. Une réflexion aura donc lieu avec (eux) pour une meilleure adaptation aux pratiques de ceux qui y sont tous les jours. 

 

MH : La circulation et le manque de places pour les véhicules dans la capitale mahoraise est aussi l’une des problématiques des commerces du centre-ville. Comment peut-on régler ce problème ?

N.H. : La commune a, ces dernières années, énormément travaillé sur un plan de circulation et de stationnement qui, pour l’heure, s’avère payant pour les commerçants du centre-ville. C’est une solution au problème d’engorgement du territoire et notamment des villes comme Mamoudzou. Ce que je sais, c’est que dès qu’il est question de circulation et de déplacement au niveau de la commune et qu’une stratégie est en discussion au sein des services communaux, notre CCI y est associée. Nous apportons une réflexion en représentation des commerçants de l’île. Nous en avons déjà parlé mais il y a également un projet de transport urbain qui va bientôt voir le jour. Ce réseau pour faciliter le déplacement pour les Mahorais qui souhaitent circuler dans Mamoudzou tout en proposant des parcs relais au Nord et au Sud. Cela permettra le report modal (action de remplacer un mode de transport saturé par un autre pour décongestionner le premier, ndlr). Ce dispositif est aussi un recours à la préservation des commerçants de proximité et donc à la survie du centre-ville de Mamoudzou. 

 

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1084

Le journal des jeunes

À la Une

Un marchand de sommeil de Pamandzi condamné à un an de prison

Un propriétaire de Pamandzi qui louait 17 logements insalubres à une cinquantaine de personnes a été condamné à un an de prison ce mercredi....

Des commerçants de Cavani proches de mettre la clé sous la porte

Plusieurs acteurs économiques proches du stade de Cavani ont adressé, ce mercredi, un courrier au Département de Mayotte, la préfecture et la mairie de...

TME 2024 : Catégorie Manager de l’année

Dans la dernière catégorie présentée, ce jeudi, Nadjima Ahmed, Emmanuel Clerc, Mouhamadi Andjilani, Aress Saïd Ali et Nadjlat Attoumani concourent au titre de Manager...

Parc naturel marin : « Déterminer la politique globale pour les quinze prochaines années »

Reportée en début d'année pour cause de mouvements sociaux, la réunion du conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte a pu se...

Un premier degré qui se prépare aussi au « choc des savoirs »

Devant les directeurs d’école, le rectorat de Mayotte a fait le bilan de cette année et présenté les nouveautés à venir. Parmi ces dernières,...